Internet Meta : la protection des données n'est pas une option, juge le régulateur européen

Publié par DK NEWS le 22-04-2024, 16h04 | 2

Meta et les opérateurs de réseaux sociaux ne doivent pas "transformer le droit fondamental à la protection des données" en une "option payante" pour leurs usagers, a estimé mercredi le Comité européen de la protection des données (EDPB).   

"Les plateformes doivent donner aux utilisateurs un véritable choix. Les systèmes que nous voyons aujourd'hui exigent généralement des individus soit qu'ils paient soit qu'ils acceptent l'usage de toutes leurs données", a déclaré Anu Talus, présidente de l'EDPB.

Les opérateurs de plateformes "doivent veiller à tout moment à éviter de transformer le droit fondamental à la protection des données en une fonctionnalité que les usagers doivent payer pour en bénéficier", a-t-elle souligné.

Cet avis très attendu de l'organisme qui réunit les autorités de protection des données des pays de l'UE --plus la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein-- vise la formule d'abonnement payant lancée par Meta.

Depuis novembre, le géant américain propose aux utilisateurs européens de Facebook et Instagram de choisir entre continuer à utiliser gratuitement ces services en consentant à livrer leurs données personnelles à des fins de publicité ciblée ou payer un abonnement pour ne plus voir de publicités.

Ce système est présenté par le groupe comme une façon de se mettre en conformité avec les règles européennes sur le traitement des données qui lui ont déjà valu plusieurs condamnations et amendes. Mais les défenseurs de la vie privée y voient une pratique injuste et une violation du droit des consommateurs. L'avis de l'EDPB avait été sollicité par les autorités de protection des données des Pays-Bas, de Norvège et de Hambourg (Allemagne). Dans ce système d'abonnement payant, "la plupart des utilisateurs consentent au traitement de leurs données afin d'utiliser le service et ne comprennent pas toutes les implications de leurs choix", indique l'organisme.

Les grandes plateformes sont tenues d'envisager "une alternative équivalente sans frais", précise l'EDPB. "Cette alternative gratuite devrait être dépourvue de publicité ciblée, par exemple avec des formes de publicité basée sur un volume beaucoup plus réduit de données personnelles, voire n'impliquant pas le traitement de données personnelles", poursuit-il. 

                            La Malaisie ordonne à Meta et à TikTok de présenter des plans contre les contenus préjudiciables  

La Malaisie a ordonné aux géants de l'internet Meta et TikTok de présenter des plans pour lutter contre les contenus en ligne jugés préjudiciables, ont annoncé mardi les autorités, après que le pays a signalé une hausse des contenus choquants sur les réseaux sociaux.

Le gouvernement a recensé plus de 50.000 cas de ce type sur divers réseaux sociaux, notamment Facebook (groupe Meta) et TikTok sur le seul premier trimestre cette année, ont indiqué la police nationale et la Commission des communications et du multimédia dans un communiqué.

Sur l'ensemble de l'année dernière, le nombre de cas était d'environ 43.000, ont-ils ajouté. Sans donner d'exemples précis, les autorités se sont dites particulièrement préoccupées par les publications liées à la race, à la religion et à la royauté.

Lundi, Meta et TikTok ont participé à une réunion dirigée par le ministre malaisien des Communications, Fahmi Fadzil. Les deux entreprises ont été invitées à intensifier leurs efforts de surveillance, notamment en supprimant les publications liées aux escroqueries et aux jeux illégaux.

"TikTok et Meta ont été invités à fournir un plan d'amélioration et une stratégie avec des détails complets, comme convenu lors de la réunion", selon le communiqué.

Il n'a pas été fixé de délai ni précisé quelles seraient les sanctions si les entreprises concernées ne respectaient pas ces demandes.

Le gouvernement malaisien a déjà reproché à ces deux sociétés de ne pas supprimer rapidement ce qu'il considérait comme un contenu préjudiciable.