Le problème avec la maladie de Parkinson, c’est la perte progressive de la mobilité. Avec une prise en charge adaptée, on peut préserver plus longtemps la qualité de vie.
Des médicaments… mais pas seulement
Tremblement, rigidité, blocage des mouvements… Responsable de ces troubles gênants, la maladie de Parkinson est due à une insuffisance de dopamine dans le cerveau. On la traite donc avec des médicaments qui miment l’action de ce neurotransmetteur. C’est très efficace au début, mais trouver la bonne dose peut prendre plusieurs mois.
Une minorité de patients, ceux qui ne «répondent» pas aux médicaments ou qui ont commencé la maladie avant 50 ans, peut parfois bénéficier d’une électrostimulation cérébrale. Rééducation, kinésithérapie, orthophonie, ergothérapie, maintien de l’activité physique, cure thermale… complètent le traitement médical. «Il est en effet essentiel de développer d’autres approches non médicamenteuses ciblant tout ce qui n’est pas amélioré par la dopamine», note le Pr Derkinderen.»Un traitement peut être efficace pendant trois ou quatre mois, puis avoir besoin d’un réglage, précise Monique Pizani, de l’association France Parkinson. Je revois donc mon neurologue régulièrement. En complément, et en accord avec lui, j’ai recours à l’homéopathie pour mieux supporter les effets secondaires des médicaments. Cela fait treize ans que j’ai cette maladie, et je ne m’en sors pas trop mal…»
La kiné améliore le contrôle des gestes
Le manque d’activité aggrave les raideurs des articulations et la perte musculaire liées à la maladie. Il faut donc continuer à bouger le plus longtemps possible. Au début, le mieux est de continuer à pratiquer son sport favori : natation, vélo, danse et marche, de préférence à grandes enjambées et en exagérant le balancement naturel des bras. Ce qui renforce l’efficacité du traitement. À un stade avancé, on fait appel à la rééducation. Le kiné apprend au malade à solliciter mentalement la motricité volontaire. Il lui demande ainsi de se représenter les mouvements avant de les réaliser et de décomposer les gestes en séquences, puis de les répéter sous forme d’exercices. «À cause de la maladie, tous les automatismes disparaissent. Il faut donc en acquérir d’autres permettant d’effectuer des gestes précis, raconte Monique Pizani. Intérieurement, je dis à mes jambes de marcher. Je commande alors moi-même la connexion nerveuse… et j’avance les pieds. Mes séances de kiné m’aident beaucoup.»
L’orthophonie aide à mieux articuler
Les troubles de la parole surviennent après six à dix ans d’évolution. Les techniques d’orthophonie reposent sur la posture, l’apprentissage du contrôle respiratoire, de l’intonation, la correction du débit… «J’ai d’abord suivi une méthode classique, raconte Monique Pizani, puis il y a deux ans, la méthode LSVT (Lee Silverman Voice Treatment), d’origine américaine : on vous fait crier pendant un mois, et ça marche ! La preuve : je n’ai plus de problèmes et je fais des conférences. Je conseille de voir un orthophoniste sans attendre, dès les premiers troubles de l’élocution.»