USA : Le Congrès américain adopte une loi pour les vétérans exposés aux fumées

Publié par DK NEWS le 03-08-2022, 14h58 | 8

Le Sénat américain a adopté mardi une loi visant à améliorer la prise en charge des vétérans américains exposés aux fumées toxiques émanant de braseros sur les bases militaires et suspectées d'être à l'origine d'une kyrielle de maladies, l'opposition républicaine concédant une nouvelle victoire à Joe Biden.  

Le président américain, qui soupçonne ces braseros d'avoir été à l'origine du cancer du cerveau qui a emporté en 2015 son fils Beau, soldat en Irak en 2008, a salué le passage de cette loi qu'il avait appelée de ses voeux lors de son discours sur l'état de l'Union en mars.

"Pour des millions de vétérans qui ont pu être exposé à des toxines dangereuses, cette loi signifie un accès plus rapide à des services de soin (...) ce qui pourrait faire la différence entre la vie et la mort", s'est réjoui le démocrate dans un communiqué. Ces braseros, connus sous le nom de "burn pits" en anglais, ont vu leur usage généralisé par l'armée américaine dans ses conflits post-11 septembre 2001. Utiles pour ne laisser aucune trace extérieure au camp, y étaient notamment jetés les déchets plastiques, les pneumatiq ues usagés, mais aussi les excréments, brûlés à l'aide de kérosène.

Leurs émanations sont aujourd'hui suspectées d'être à l'origine de nombreux maux chez les soldats déployés sur ces bases, de sinusites chroniques à des cancers variés. Le Sénat avait déjà approuvé à une vaste majorité cette loi à la mi-juin, mais après une modification à la Chambre des représentants, les sénateurs républicains lui avaient retiré leur soutien la semaine dernière.

La manoeuvre leur a valu de cuisantes critiques des associations de vétérans américains et de l'ancien animateur vedette du "Daily Show" Jon Stewart, et ils se sont joints mardi aux démocrates pour adopter le texte par 86 voix pour et 11 contre. Selon le ministère américain des Anciens combattants, quelque 3,5 millions de membres des forces armées ont été exposés à des émanations toxiques en Afghanistan, en Irak et sur d'autres terrains de combat, et plus de 200.000 vétérans se sont inscrits à son registre relatif aux "burn pits".