Sétif : La jeunesse, le maillon le plus fort dans l’histoire de la révolution algérienne (spécialiste)

Publié par DK NEWS le 04-07-2022, 15h43 | 24

La jeunesse constitue le maillon le plus fort dans l’histoire de la révolution algérienne (1954/1962), a affirmé, dimanche à Sétif, l’historien Dr.

Kamel Khalil, du département d’histoire et d’archéologie de l’université Mohamed Debaghine (Sétif -2).

Dans son intervention intitulée "la perspicacité du négociateur algérien durant la révolution libératrice dans la préservation de l’unité du peuple et du territoire national", donnée au siège de l’association culturelle "Nibras", initiatrice de la rencontre en coordination avec l’APC de Sétif dans le cadre de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance, cet universitaire a souligné que "la majorité des héros et des artisans des gloires de la révolution libératrice algérienne qui avaient constitué son maillon le plus fort appartenaient à la catégorie des jeunes".

Le conférencier a ainsi relevé que les massacres du 8 mai 1945 "furent une épreuve difficile pour les jeunes algériens qui rejetaient le discours de la France et adhéraient avec ferveur à la lutte armée sous le slogan +ce qui a été pris par la force, ne peut être restitué que par la force+", soulignant que "la France coloniale avait affronté cette détermination par l’épée, la torture et les représailles".

"Les héros et les chefs des mouvements libérateurs ont renoncé à leurs propres intérêts pour servir la cause nationale alors qu’ils étaient à la fleur de l’âge à l’instar du chahid Mohamed Belouizdad (28 ans) président de l’organisation secrète (OS)", a-t-il affirmé en soulignant que cela fut aussi le cas de l’élite qui a déclenché la révolution de novembre, dont les principaux chefs étaient notamment Mustapha Benboulaïd (37 ans), Mohamed Boudiaf (35 ans), Krim Belkacem (32 ans) et Larbi Ben M’hidi (31 ans).

Le même historien a aussi mis l’accent sur le rôle de la jeunesse dans la préservation de la révolution après son déclenchement en diffusant la Déclaration du 1er novembre 1954 et en œuvrant à la plus large mobilisation autour de la cause nationale à l’intérieur et à l’extérieur du pays, relevant que l’Algérie avait besoin de l’ensemble de ses enfants mais ce fut les jeunes qui en furent le carburant.

Et ces jeunes, a-t-il enchaîné, faisaient partie des deux sexes puisque "la révolution a été rejointe aussi par les valeureuses filles d’Algérie à l’instar de Malika Kaïd (25 ans), Hassiba Benbouali (19 ans) les trois Djamila Bouhired, Bouazza et Boubacha qui n’avaient alors que 20 ans".

Le même spécialiste a souligné qu’au cours des négociations d'Evian avec la partie française, les jeunes négociateurs algériens ont voulu ces négociations sans condition malgré leur interruption à plusieurs reprises à cause de l’obstination de la partie française et la constance du négociateur algérien, attaché à son objectif suprême qui est l’indépendance totale de l’Algérie et dont, a-t-il relevé, nous jouissons aujourd’hui 60 ans après son obtention.

La conférence à laquelle ont pris part le président de l’APC de Sétif, des intellectuels et de nombreux étudiants du département d’histoire de l’université Sétif-2 , a été suivie par la distribution de l’ouvrage édité par l’association "Nibras" et intitulé "Les gloires de la révolution libératrice dans la région de Sétif".

L’occasion a donné lieu également à des récitals poétiques et à la projection d’un documentaire réalisé par la même association sur le poète populaire sétifien Lakhdar Baghdadi âgé de 73 ans.