France - migrants : Le gouvernement veut réformer les frontières extérieures de l'Europe

Publié par DK NEWS le 08-01-2022, 16h58 | 43

Face à la reprise des flux migratoires, la France, qui vient de prendre la présidence tournante de l'Union européenne, espère verrouiller les frontières extérieures par une "profonde réforme", a réaffirmé vendredi à l'Assemblée nationale le ministre Marc Fesneau.

 

"Avec plus de 120.000 entrées irrégulières constatées aux frontières extérieures de l'Union, en hausse de 76% par rapport à l'année précédente, l'année 2021 rejoint le niveau des arrivées de 2019" après une nette baisse en 2020 en raison de la pandémie, a déclaré le ministre des Relations avec le Parlement, lors d'un débat dans l'hémicycle sur le projet de réforme migratoire de la Commission européenne.

Avant de prendre la présidence tournante de l'UE, la France a prononcé 102.635 "refus d'entrée" sur le territoire en 2021, a précisé Marc Fesneau devant les députés, en hausse de 65% par rapport à 2020.

"Cette situation de reprise des flux migratoires révèle les limites des mécanismes européens qu'il nous revient de corriger", a-t-il poursuivi.

"Si on veut prévenir une déstabilisation de l'Union européenne comme de ses Etats-membres, la po litique commune en matière d'asile et d'immigration doit être profondément réformée".

Ce, afin de "parvenir à une Europe qui soit à la fois plus solidaire" avec les pays en première ligne, comme l'Italie ou la Grèce, "et plus souveraine face aux Etats tiers qui cherchent à faire pression sur elle". La France veut en particulier parvenir à un accord sur la mise en place d'un "filtrage obligatoire" aux frontières, qui "permettra une identification de ces personnes, des contrôles sanitaires et sécuritaires et un examen des vulnérabilités", a ajouté le ministre. Tout comme la Commission européenne, qui a présenté fin 2020 son "Pacte" migratoire, la France veut également en finir avec le règlement dit de "Dublin", qui fait du premier pays d'enregistrement d'un migrant celui qui en a la charge. "Dublin présente des failles qui favorisent son contournement", avec des pays qui n'ont "pas intérêt" à l'appliquer et qui "laissent passer les migrants vers l'Etat de leur choix", a-t-il insisté.

"Ne nous berçons pas d'illusions", a prévenu lors du débat le député LR Pierre-Henri Dumont.

"Nous n'arriverons pas dans les prochains mois, voire les prochaines années, à une réforme efficace de l'espace Schengen ou de la politique migratoire européenne, tant les différences entre les intérêts des pays de premiè re entrée, de transit, ou de l'Est, sont importantes".