L'économiste marocain Fouad Abdelmoumni l’affirmé : Le Maroc perd une partie de son autonomie, après l'accord sécuritaire avec Israël

Publié par DK NEWS le 04-12-2021, 17h17 | 49

Le Maroc perd une partie de son autonomie, après sa signature de l'accord sécuritaire avec l'entité sioniste, a affirmé jeudi l'économiste, militant des droits de l’homme et membre du conseil d’administration de l’ONG Transparency International Maroc, Fouad Abdelmoumni.

«En signant ces accords avec Israël, le royaume perd une partie de son autonomie, à cause de l’implantation des services de renseignement israéliens dans le pays qui auront accès de plus en plus à des informations sensibles le concernant», a déclaré M. Abdelmoumni à Sputnik. A l'issue de la visite au Maroc du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz le 24 novembre dernier, un accord de coopération sécuritaire et militaire a été signé entre les deux pays, suscitant un mécontentement de la société marocaine, déjà exacerbée par la dégradation des conditions de vie, qui se manifeste à travers l'organisation de plusieurs mouvements de contestations. Selon l'économiste, actuellement, «il y a deux types de manifestations populaires au Maroc» que le régime tente d'ignorer en exerçant un black-out médiatique.

«Il y a d’abord celles initiées par les jeunes candidats à l’embauche dans le secteur de l’Education nationale, qui contestent le type de contrat sur la base duquel sont recrutés les enseignants actuellement (...) et demandent leur intégration dans la fonction publique», a-t-il indiqué, ajoutant qu’»outre ces derniers, il y a des centaines de milliers de diplômés qui attendent d’être recrutés». Par ailleurs, l'économiste a évoqué un second type des manifestations lié aux appels contre la normalisation des relations avec Israël et contre la visite du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, lors de laquelle un accord de coopération sécuritaire et militaire a été signé entre les deux pays.

Le militant marocain des droits de l’homme a rappelé que «ces manifestations ont réuni des dizaines de milliers de Marocains dans un très grand nombre de localités».Cependant, «elles ont été souvent réprimées dans la violence», a-t-il déploré. «La majorité des organisations ayant appelé la population à participer, à l’instar de l’Observatoire marocain contre la normalisation, ont estimé que l’accord sécuritaire signé entre les deux pays était un danger certain pour le royaume et toute la région», a averti M. Abdelmoumni.

L'économiste qui a assuré que «tous les slog ans scandés pendant les manifestations sont marocains», a noté que dernièrement «des slogans anti-régime sont devenus de plus en plus présents».

Concernant l'absence de traitement de ces mouvements populaires au Maroc dans la presse internationale, M. Abdelmoumni a expliqué que «la politique de muselage de la presse par l’Etat marocain» a un rôle important, mais dont «l'efficacité est à court terme». «L’Etat marocain, dans sa nervosité à l’égard des médias ou des chancelleries, montre qu’il n’admet plus que ses déboires soient mis sur la place publique (...). Nous sommes face à un Etat qui perd de plus en plus de sa superbe et de sa légitimité en se réfugiant dans une démarche policière répressive de premier rang», a-t-il précisé.

«Les tensions internes dans le pays, à cause de l’incapacité du gouvernement à répondre aux aspirations de larges pans de la société, ne peuvent pas ne pas monter crescendo avec le temps à cause de l’absence de perspective d’une embellie économique et sociale dans la situation des engagements actuels de l’Etat marocain», a conclu l'économiste marocain.