Algérie - FMI Covid-19 : M. Fadli plaide pour un soutien financier international durable aux pays à faible revenu

Publié par DK NEWS le 16-10-2021, 15h40 | 144

Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Rosthom Fadli, a appelé jeudi, la communauté internationale à soutenir davantage les pays à faible revenu et en voie 
de développement dans leur relance économique.  

Le gouverneur s'exprimait à l'occasion de la 44ème réunion du Comité monétaire et financier international, tenue par visioconférence, dans le cadre des réunions du Printemps du Fond monétaire international (FMI), au nom de la circonscription qui compte huit pays : l'Algérie, l'Afghanistan, le Ghana, l'Iran, la Libye, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie, a indiqué un communiqué de la Banque d'Algérie.
A cet effet, Le gouverneur a fait observer que 80 millions de personnes supplémentaires ont été poussées à l'extrême pauvreté pendant la pandémie, s'ajoutant aux millions de personnes déjà touchées.
"Ces pays, dont beaucoup sont déjà aux prises avec des fragilités préexistantes, des besoins de financement et des niveaux d'endettement élevés, ont des options limitées pour soutenir leur relance économique naissante en l'absence d'une marge de manœuvre politique, il est nécessaire que c es pays bénéficient d'un soutien financier international durable", a-t-il déclaré.
"Si la récente allocation générale de DTS et diverses initiatives ont permis de fournir un soutien en liquidités et un allégement temporaire de la dette, nous appelons la communauté internationale à aider ces pays par le biais d'un ensemble intégré et bien ciblé, comprenant des dons, des prêts concessionnels et un allégement de la dette, afin d'améliorer leurs perspectives de redressement et de limiter les effets de la crise sur leurs économies", ajoute M. Fadli soulignant que la réalisation des objectifs de développement durable pour 2030 est "déjà hors de portée de la majorité" de ces pays. C'est dans ce sens qu'il a souligné que les besoins en ressources des pays à faible revenu sont "colossaux", rappelant que selon les estimations des équipes du FMI, il faut 200 milliards de dollars de dépenses pour combattre la pandémie et 250 milliards de dollars supplémentaires pour revenir à la convergence économique prépandémique.

Revoir la distribution  des vaccins dans le monde 
Estimant que la relance économique des pays du groupe qu'il représentait était "hétérogène", reflétant les progrès relatifs en matière de vaccination, la reprise du commerce de marchandises et des transferts et rapatriements de fonds , ainsi que le net rebond des prix du pétrole, dans le cas des pays exportateurs de pétrole, le gouverneur a, toutefois, noté que la plupart des pays de ce groupe connaissent une hausse d'inflation - particulièrement des prix des produits alimentaires- et restent confrontés à des déséquilibres intérieurs et extérieurs, qui, dans le cas de l'Iran, sont exacerbés par les sanctions.
Le gouverneur a alerté que cinq des huit pays de notre groupe ont bénéficié d'un soutien financier d'urgence du FMI pendant la crise, "mais la demande de l'Iran demeure en attente depuis mars 2020".
Observant que les taux de vaccination dans les économies développées sont aux "niveaux ou proches de l'immunité collective", M. Fadli a fait savoir que la distribution des vaccins dans la plupart des marchés émergents et des pays en développement "ne répond pas aux attentes".
Ces taux dans certains pays à faibles revenus d'Afrique et d'ailleurs étant toujours inférieurs à 10 % en raison de l'indisponibilité des vaccins, a-t-il expliqué.
"Contenir, faire reculer la pandémie et, à terme, la vaincre reste une priorité mondiale absolue et, dans cette optique, nous appelons la communauté internationale à redoubler d'efforts pour augmenter de manière significative la production de vaccins et accélérer leurs dons et leur dist ribution dans le monde", a-t-il insisté.
Citant l'Afghanistan, le responsable a expliqué que le pays est en proie à une crise humanitaire "tragique", marquée par la résurgence de la pandémie, une sècheresse sévère, une famine répandue et des bouleversements économiques et humains.
"Une réponse internationale urgente et à grande échelle ne peut être différée pour éviter une tragédie humaine encore plus grave", a-t-il prévenu.
Par ailleurs, le gouverneur s'est exprimé sur le changement climatique qu'il a considéré comme "une menace existentielle mondiale" pour tous, soulignant que les pays à faible revenu en voie de développement et les petites économies insulaires avec une empreinte carbone négligeable, supportent "la brutalité" d'un problème essentiellement créé par les grands émetteurs de carbone au cours des dernières décennies.
Il a, dans ce sens, rappelé que le changement climatique a de nombreuses dimensions et caractéristiques, et l'une d'entre elles affecte particulièrement les pays du Moyen-Orient, y compris les pays de son groupe, à savoir la question de la crise de l'eau qui mérite "une plus grande attention" dans le discours international sur le changement climatique.
 En outre, M. Fadli a encouragé le FMI à inciter les pays exportateurs de pétrole à s'engager "plus activement " dans la diversification économique dans le contexte des problèmes de transition liés au changement climatique.
Il a, ainsi, réitéré l'appel en faveur d'un FMI fort, fondé sur un système de quotes- parts et doté de ressources suffisantes, au centre du filet de sécurité financier mondial.
Le gouverneur a, par ailleurs, appelé la direction du FMI à "redoubler d'efforts" et à tenter de résoudre "efficacement" le problème de longue date de la sous-représentation des pays de la région MENA au sein de son personnel, en particulier des pays arabes et à des niveaux hiérarchiques supérieurs.