
La lutte contre l'épidémie de Covid-19 et le redressement de l'économie seront les priorités du nouveau gouvernement iranien, a déclaré samedi le président de la République islamique, Ebrahim Raïssi, en présentant son cabinet aux députés.
"La priorité première du gouvernement est la maîtrise du coronavirus, l'amélioration de la situation sanitaire et la vaccination à grande échelle", a déclaré le président Raissi, qui a succédé début août à Hassan Rohani.
"L'économie et les conditions de vie sont la seconde" priorité, a ajouté le président, en promettant "la justice et le progrès".
L'Iran fait face à une crise économique violente depuis que l'ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, a rétabli en 2018 un arsenal de sanctions américaines contre Téhéran.
La crise est amplifiée par l'épidémie de coronavirus, qui frappe de plein fouet le pays qui peine à endiguer ce que les autorités présentent comme une "cinquième vague" de la maladie, alimentée par le variant Delta, particulièrement contagieux.
Le Parlement doit débattre pendant plusieurs jours du choix des membres du ca binet de M. Raïssi -- une équipe exclusivement masculine -- avant un vote de confiance attendu d'ici à mercredi.
L'Iran a enregistré depuis le début du mois plusieurs records successifs de contaminations et de morts dues au virus.
Selon les chiffres officiels iraniens, le virus a fait plus de 100.000 morts dans le pays. Par ailleurs, M. Raïssi a défendu, devant les députés, son choix de Bahram Eïnollahi comme ministre de la Santé. Selon certains médias iraniens, cet ophtalmologue de 63 ans est l'un des signataires d'une lettre ouverte publiée en janvier par quelque 200 médecins mettant en garde contre l'importation de vaccins anticovid fabriqués aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en France, susceptibles selon eux de provoquer des "complications inconnues et irréversibles".
Quelques jours plus tôt, le guide suprême, Ali Khamenei, avait interdit toute importation de vaccins contre le coronavirus produits aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Le gouvernement de M. Rohani, qui a commencé à utiliser des vaccins de fabrication locale disponibles en quantités insuffisantes, s'est plaint à plusieurs reprises au printemps de ne pouvoir importer autant de doses qu'il le voudrait, en provenance de Chine, de Russie ou d'Inde notamment, à cause des sanctions américaines qui isolent l'Iran du système financ ier international.
Selon les chiffres officiels, seuls 5,4 millions de personnes, sur une population totale de quelque 83 millions d'habitants, ont reçu deux doses de vaccin en Iran.