Burkina Faso : François Compaoré a pris acte de la décision de son extradition, selon ses avocats

Publié par DK NEWS le 31-07-2021, 16h11 | 110

 Les avocats de François Compaoré, inculpé dans le dossier de l'assassinat du journaliste d'investigation Norbert Zongo, ont annoncé que leur client a pris acte de la décision de son extradition vers le Burkina Faso. A l'issue de quatre ans de procédure, le Conseil d'Etat français a validé le décret d'extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso. "Celui-ci en prend acte. Il est prêt à faire face, dans la dignité, dans l'honneur et avec responsabilité, à la justice burkinabè", ont écrit les avocats dans un communiqué.

François Compaoré "regrette toutefois que la décision du Conseil d'Etat ne s'inscrive pas dans la ligne des précédents jurisprudentiels qui excluent toute mesure d'extradition à caractère politique ou qui expose la personne concernée à des risques de torture, de traitements inhumains et dégradants et de violations du droit à un procès équitable", indique le communiqué.
Les avocats ont affirmé que leur client "serait malheureusement et assurément exposé à de tels risques s'il était remis au Burkina Faso, pays actuellement en proie à une grave déstabilisation et qui ne présente aucune garantie suffisante, ni pour lui, ni pour ses avocats appelés à le défendre". Les avocats ont annoncé dans ce communiqué que M. Compaoré avait saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) "afin qu'elle fasse échec à l'extradition envisagée et sanctionne les manquements de la France à le protéger". Norbert Zongo, journaliste qui enquêtait sur le meurtre d'un chauffeur de François Compaoré, a été retrouvé mort calciné le 13 décembre 1998, avec trois autres personnes qui l'accompagnaient, selon les médias locaux. Le 29 octobre 2017, François Compaoré a été arrêté à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, en France, en réponse à un mandat d'arrêt international lancé par la justice burkinabè via Interpol, dans le cadre du dossier de l'assassinat du journaliste Norbert Zongo.
La Cour de cassation française a validé en juin l'extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso, mais ses avocats avaient fait appel de cette décision.