L'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies en Libye, Jan Kubis, a exhorté, vendredi, tous les Etats membres de l'ONU à respecter leurs engagements pris lors de le Conférence internationale sur la Libye tenue en janvier 2020 à Berlin en Allemagne, rapportent des médias libyens.
"Nous exhortons les Etats membres des Nations-Unies à respecter leurs engagements relatifs au respect du cessez-le feu en vigueur en Libye, à l'évacuation des mercenaires et forces étrangères présents sur le territoire libyen et au respect de l'embargo international sur la vente des armes à la Libye", a déclaré M. Kubic au terme de sa visite de deux jours à Berlin.
M. Kubic qui a entamé une tournée internationale, a remercié "vivement l'Union africaine (UA), la Ligue des Etats arabes et l'Union européenne (UE) pour le soutien dont ils ont fait preuve à l'égard des nouvelles autorités en Libye", ajoutent les mêmes sources.
Les appels internationaux au retrait des mercenaires étrangers en Libye se sont multipliés ces derniers jours. Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé, vendredi dernier, da ns une déclaration approuvée à l'unanimité "le retrait sans plus tarder de toutes les forces étrangères et des mercenaires de Libye". "Le Conseil de sécurité appelle toutes les parties à appliquer pleinement l'accord de cessez-le-feu (du 23 octobre) et exhorte les Etats membres à respecter et à soutenir la pleine application de l'accord", précise la déclaration.
De son côté, l'UE a appelé, jeudi dernier, au retrait "immédiat" des mercenaires et forces étrangères présents en Libye et au "désarmement des milices conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.
"Les interventions militaires étrangères sont inadmissibles en Libye. Les parties concernées à respecter ces décisions et à coopérer plutôt avec le Comité militaire mixte libyen 5+5", a indiqué l'UE dans un communiqué rendu public.
Selon l'ONU il y a encore jusqu'au mois de décembre de l'année écoulée, quelque 20000 mercenaires étrangers et 10 bases militaires étrangères en Libye. L'embargo sur les armes imposé à la Libye par le Conseil de sécurité en 2011 reste "totalement inefficace", a déclaré un groupe d'experts de l'ONU.
Dans son rapport final, le Groupe d'experts sur la Libye - créé en application de la résolution 1973 (2011) - déclare que tout au long de son mandat, l'organe a identifié de "multiples actes" qui ont me nacé la paix, la stabilité ou la sécurité du pays, et des attaques accrues contre les institutions et infrastructures de l'Etat.
"Les groupes terroristes désignés sont restés actifs en Libye, même si leurs activités ont diminué.
Leurs actes de violence continuent d'avoir un effet perturbateur sur la stabilité et la sécurité du pays", déclare le groupe d'experts.
"L'embargo sur les armes de 2011 - qui interdit aux Libyens d'exporter des armes et des matériels connexes, et oblige les Etats membres de l'ONU à empêcher la fourniture directe ou indirecte d'armements à la Libye - "reste totalement inefficace", note-t-il, ajoutant que les civils,y compris les migrants et les demandeurs d'asile, continuent de souffrir de violations et d'abus généralisés de leurs droits.
"Pour les Etats membres qui soutiennent directement les parties au conflit, les violations sont étendues, flagrantes et au mépris total des sanctions", relève le rapport.
La Libye a vu récemment l'installation d'un nouveau gouvernement d'unité nationale dirigé par Abdelhamid Dbeibah.
Le nouvel exécutif a pris officiellement ses missions, mardi dernier. Il s'est fixé douze objectifs durant la période de transition devant prendre fin d'ici aux prochaines élections générales prévues le 24 décembre prochain.