
Les forces gouvernementales en Centrafrique ont repris aux rebelles une ville située à 150 km au nord-ouest de la capitale Bangui, a affirmé mercredi le Premier ministre centrafricain, Firmin Ngrebada.
"Je félicite nos forces armées et les alliés qui ont repris la ville de Bossembélé hier" mardi, a écrit Firmin Ngrebada sur son compte Twitter, ajoutant que "plus que jamais, nos forces sont déterminées!".
Située sur la route nationale 1, un axe économique vital pour ce pays enclavé qui relie la capitale Bangui au Cameroun, la ville de Bossembélé avait été prise par les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).
Le 17 décembre, les six groupes armés les plus puissants qui occupaient les deux-tiers de la Centrafrique en guerre civile depuis huit ans se sont alliés au sein de la CPC, puis ont annoncé le 19, huit jours avant les élections présidentielle et législatives, une "offensive" dans le but d'empêcher la réélection du président Faustin Archange Touadéra, reconduit à son poste en janvier.
Mais ils se sont heurtés à des forces bien supérieures en nomb re et lourdement équipées: quelque 12.000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) présents depuis 2014.
"La Minusca avait et a toujours des forces à Bossembélé.
C'est grâce à ces unités que nous avons bloqué les tentatives de passage vers Bangui", a déclaré le lieutenant-colonel Abdoulaziz Fall, porte-parole de la composante militaire de la force de maintien de la paix de l'ONU, poursuivant que la "complexité réside dans le fait que les éléments armés sont en civil, pas forcément dans la ville (...), parfois mélangés à la population".
Les rebelles contrôlent l'essentiel des ressources naturelles du pays et entretiennent l'insécurité sur les axes pour empêcher le passage des convois de marchandises vers la capitale, où les prix ont augmenté et où la pénurie menacent.
Quelque 1500 camions sont ainsi bloqués à la frontière camerounaise.
Depuis le début de leur attaque en décembre, les rebelles de la CPC cherchent selon l'ONU à "asphyxier" la capitale en coupant les trois principales routes qui y mènent.
Depuis la fin du mois de janvier, l'armée régulière et ses alliés mènent une offensive pour libérer la route nationale 1 et permettre la reprise des convois.
En Centrafrique, deuxième pays le plus pauvre du monde, plus d'un tiers de la population (1,9 million de personnes) est confronté à un niveau élevé d'insécurité alimentaire, selon l'ONU.