Turquie/Etats Unis : Erdogan espère une résolution de la question des "F-35" sous l'administration Biden

Publié par DK NEWS le 16-01-2021, 18h50 | 57

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a émis vendredi l'espoir que son pays parviendra à un "compromis" avec l'administration américaine de Joe Biden concernant l'exclusion de la Turquie du programme de l'avion de combat américain F-35 pour avoir acheté des missiles russes. 
En réaction à la livraison en 2019 à la Turquie de la première batterie du système de défense antiaérienne russe S-400, les Etats-Unis avaient exclu Ankara du programme de fabrication de l'avion furtif F-35, prétendant que les missiles russes pourraient en "percer les secrets technologiques et étaient incompatibles avec les dispositifs de l'Otan". 
L'armée turque avait commandé plus de 100 exemplaires de cet appareil dernier cri, dont certains composants étaient fabriqués en Turquie avant son exclusion. 
"Les F-35 n'ont pas été livrés bien que nous ayons versé une somme conséquente. 
C'est une erreur grave de la part des Etats-Unis en tant que pays allié. 
J'espère qu'avec l'investiture de M. Biden, nous pourrons avoir des pourparlers et arriver à des résultats positifs", a déclaré M. Erdogan à la presse à Istanbu l. Il a réitéré sa "volonté de poursuivre une politique d'armement indépendante vis-à-vis de l'Otan et des Etats-Unis". 
"Nous ne prenons pas nos décisions sur les questions de défense en demandant l'autorisation de quiconque. (...) Nous ne pouvons jamais accepter que les pays de l'Otan nous disent quoi faire", a-t-il dit. Outre l'exclusion de la Turquie du programme F-35, Washington a interdit en décembre l'attribution de tout permis d'exportation d'armes au SSB, l'agence gouvernementale turque en charge des achats militaires, pour punir Ankara de l'acquisition des missiles russes. 
Malgré les sanctions et les pressions américaines, Ankara refuse de renoncer aux S-400, qu'il a testés pour la première fois en octobre et envisage même d'en commander un deuxième lot. 
Selon M. Erdogan, des pourparlers au sujet d'une deuxième livraison de S-400 sont prévus fin janvier avec la Russie.