Brexit : Les chances d'un accord commercial au plus bas, selon Londres et Bruxelles

Publié par DK NEWS le 12-12-2020, 15h30 | 5

Les négociations continuent mais les chances d'un accord commercial post-Brexit s'amenuisent, Londres et Bruxelles affichant vendredi leur pessimisme sur la possibilité de parvenir à surmonter leurs divergences.
Les échanges de part et d'autre de la Manche risquent de se faire selon les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane et de quotas.
En déplacement dans le nord de l'Angleterre, Boris Johnson a jugé "très très probable" l'échec des négociations, qui se poursuivent néanmoins.
Malgré les sombres prévisions des économistes, le chef du gouvernement conservateur affirme que cette solution serait "formidable pour le Royaume-Uni et nous pourrions faire exactement ce que nous voulons à partir du 1er janvier". "Nous continuons d'espérer", a-t-il poursuivi, attendant de voir une éventuelle "grande proposition" ou "un grand changement" de la part de l'Union européenne. Même pessimisme chez Ursula von der Leyen, qui a déclaré aux dirigeants des 27 réunis en sommet à Bruxelles que les espoirs d'un accord étaient "faibles", selon plusieurs participa nts, cités par l'agence AFP.
Berlin, qui assure la présidence tournante de l'UE, et Dublin, en première ligne sur le front du Brexit, ont tempéré en jugeant qu'un accord reste "possible". Constatant que "l'état d'esprit prévalant" est celui d'un échec des négociations, le Premier ministre irlandais Micheal Martin a rappelé que des propos "similaires" avaient été tenus il y a un an au sujet de l'accord de divorce, finalement conclu sur le fil. A l'issue d'un dîner mercredi à Bruxelles pour tenter de débloquer l'impasse qui perdure depuis des mois, Mme von der Leyen et M. Johnson ont constaté l'ampleur des divergences qui subsistent et se sont donné jusqu'à dimanche pour trancher sur "l'avenir" des pourparlers.
Ceux-ci bloquent sur trois sujets: la pêche, le règlement des différends dans le futur accord et les garanties exigées de Londres par l'Union européenne en matière de concurrence. Sur ce dernier point, le plus épineux, les Européens souhaitent s'assurer de la convergence avec le Royaume-Uni de leurs normes sociales, environnementales, fiscales ou sur les aides publiques, pour éviter toute concurrence sauvage.
Londres affirme de son côté que les propositions de l'UE ne respectent pas sa souveraineté.
L'UE a toutefois déjà prévu des mesures d'urgence en cas de "no deal". Elles visent à maintenir une connectivité dans le transport routier et aérien pendant six mois, à condition que Londres fasse de même, et à garantir l'accès réciproque aux eaux des deux parties pour les bateaux de pêche en 2021.
Selon le Times et le Guardian, quatre navires de 80 mètres de la Royal Navy seront prêts pour protéger les eaux britanniques dès le 1er janvier en cas de "no deal".