Affaire Khalifa Bank : fin de l'audition de tous les accusés

Publié par DK NEWS le 10-11-2020, 18h22 | 20

L'audition des 12 accusés dans l'affaire Khalifa Bank qui se déroule au tribunal criminel près la Cour de Blida dont Abdelmoumene Khalifa, principal accusé, ancien président directeur général du Groupe Khalifa a pris fin lundi soir.

La présidente de l'audience de ce procès qui a débuté dimanche, suite à la réponse favorable de la Cour suprême au pourvoi en cassation du dernier verdict prononcé en 2015, poursuivra mardi l'audition des parties civiles et des témoins.

Entre autres accusés auditionnés durant l'audience de lundi soir figure l'ancien directeur de la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC), Mahrez Ait Belkacem, poursuivi pour corruption et abus de pouvoir, des accusations qu'il a niés en bloc, arguant que l'ancien ministre Tayeb Louh, lorsqu'il était à la tête du secteur du travail et de la sécurité sociale, "l'a impliqué dans cette affaire, en raison de différends les opposant".

En réponse à une question sur les motifs du choix de Khalifa Bank pour déposer les fonds de la Caisse en contrepartie de privilèges, le même accusé a affirmé concernant les fonds de la Caisse qui s'élevaient à l'époque à 60 milliards de DA, qu e plus de 80% de ces fonds étaient déposés dans des banques publiques et près de 3% seulement déposés dans cette banque privée, réfutant avoir reçu des avantages en contrepartie.

De son côté, l'accusé Ighil Meziane, ancien joueur de football, a nié les charges retenues contre lui, à savoir constitution d'association de malfaiteurs, vol en réunion et abus de confiance, des accusations qu'il a qualifiées d'"infondées", soulignant qu'il a rejoint le Groupe en tant qu'ex-conseiller sportif.

Il a également réfuté être intervenu avec l'accusé Kechad Belaid, ancien directeur de l'Agence de Khalifa Bank à Blida, également poursuivi dans cette affaire, auprès d'entreprises publiques en vue de les convaincre de déposer les fonds dont elle assurent la gestion dans Khalifa Bank.

Auditionnés durant l'audience du matin, plusieurs accusés dans cette affaire ont réfuté en bloc les précédentes déclarations qui confirmaient les accusations qui leur étaient portées, affirmant que "ces déclarations qu'ils n'ont jamais tenus leur avaient été faussement attribuées durant l'instruction".

La présidente du tribunal avait interrogé au premier jour du procès l'accusé Khalifa sur les détails de création et de gestion de la banque El Khalifa, et sur le mouvement et le transfert des fonds. Il a aussi été interrogé sur la gestion de la compagnie aérienne relevant de son groupe et confronté aux accusations retenues contre lui. L'accusé Khalifa avait nié, dans ce cadre, toutes les charges retenus contre lui, affirmant avoir été victime "d'un complot avec la complicité de l'ancien système".

Trois accusés qui sont revenus sur leurs déclarations faites auparavant et condamnant le principal accusé dans l'affaire Khalifa, au sujet notamment du retrait de fonds sans titres réguliers, ont été également auditionnés. L’accusé Abdelmoumène Khelifa, de même que d’autres accusés non arrêtés, sont poursuivis pour les chefs d’inculpation de "constitution d’association de malfaiteurs", "falsification de documents officiels et usage de faux", "vol en réunion, escroquerie, abus de confiance et corruption", "falsification de documents bancaires", et "banqueroute frauduleuse".

Le Tribunal criminel près la Cour de Blida avait condamné Abdelmoumène Khelifa, en 2015, à 18 ans de prison ferme, assortie d’une amende d'un million de DA et de la confiscation de l’ensemble de ses biens.