Communication-presse-éthique Le ministère de la Communication met en garde contre la recrudescence de l'"usage abusif" des fausses signatures d'articles de presse

Publié par DK NEWS le 02-09-2020, 19h08 | 44

Le ministère de la Communication a mis en garde,  mercredi dans un communiqué, contre la recrudescence de l'"usage abusif"  des pseudonymes ou fausses signatures d'articles de presse, en le  qualifiant de pratique "anti-professionnelle" et "contraire" à la  déontologie de l'exercice du journalisme. "La recrudescence de l'usage abusif et inconsidéré des pseudonymes ou  fausses signatures d'articles de presse nous pousse, en tant qu'acteurs et  professionnels du secteur de la Communication, à nous en départir, car il  s'agit là d'une pratique anti-professionnelle, contraire à l'éthique et à  la déontologie de l'exercice du journalisme", précise le communiqué.

Le ministère juge "utile, dans ce contexte, de rappeler que le journalisme  est d'abord un engagement : celui d'informer et de faire éclater la vérité,  en toutes circonstances, ce qui exige du courage, de l'audace, mais aussi  un sens élevé de la responsabilité, dans le prolongement d'un long parcours  historique de la profession, un parcours semé de sacrifices et de  militantisme au service de la patrie". "S'il était possible d'admettre la généralisation, puis la banalisation de  l'usage des pseudonymes comme moyen de survie en période de chasse aux  journalistes, comme ce fut le cas pendant la décennie noire, ce ne doit pas  être le cas dans le contexte actuel de libre exercice de la profession, où  la pratique est attribuée à des plumitifs de l'ombre et assimilée à une  clandestinité identitaire", ajoute la même source. Le ministère de la Communication relève que "l'usage inconsidéré des  pseudonymes et des textes anonymes est aussi nuisible que les lettres  anonymes, auxquelles le président de la République, M. Abdelmadjid  Tebboune, vient de décider la fin de course en les passant au broyeur. Au  même titre que ces lettres, il s'agit souvent d'un vil moyen pour briser la  carrière de nombreux cadres compétents et intègres. Les articles anonymes  et les fausses signatures sèment le doute et rongent la confiance entre  gouvernants et gouvernés, gestionnaires et subordonnés...entre le peuple et  son Etat, le peuple et son armée". Il considère qu'"outre le manque de courage pour affronter et assumer  leurs écrits, les amateurs de l'anonymat et de l'opacité empruntent une  démarche malhonnête, celle de garder au secret leur plume pour tromper  leurs lecteurs. Pourtant, le fait de ne pas signer certains textes  n'élude  pas la responsabilité des auteurs à l'égard de leur production, ni celle  des médias face à ce qu'ils publient ou diffusent".  "Il est impératif de savoir que les écrits constitutifs de délits ne  peuvent être absouts par l'usage de pseudonyme et d'initiales, et  l'identité de leurs auteurs ne peut être soustraite à la connaissance du  juge en cas de poursuites", poursuit le communiqué.
"A très court terme, il appartiendra à l'Autorité de régulation de la  presse écrite, instituée par l'article 40 de la loi organique n 12-05 du 12  janvier 2012 relative à l'information, d'assurer la veille requise par la  prolifération de ce genre d'écrits, afin d'en limiter l'usage en vue de la  généralisation des règles éthiques et déontologique pour un exercice sain  et apaisé de la liberté de la presse", fait savoir le ministère.