
Les autorités pakistanaises ont déclaré vendredi que des centaines de leurs ressortissants rapatriés du Moyen-Orient, où beaucoup ont perdu leur emploi et vivent dans des conditions précaires, ont été testés positifs au nouveau coronavirus à leur retour au pays.
Sur les 2.069 personnes rapatriées jusqu'à présent dans le Sindh, "516 étaient positives" au Covid-19, a déclaré Murad Ali Shah, le chef du gouvernement de cette province du Sud pakistanais, lors d'une conférence de presse.
Dans le Khyber-Pakhtunkhwa, la province du Nord-Ouest, on a recensé 211 malades sur quelque 1.600 personnes qui rentrées, a déclaré un haut fonctionnaire cité par l'AFP.
Le Pakistan a jusqu'à présent rapatrié 20.000 de ses ressortissants, dont un grand nombre vivaient dans les pays du Golfe, où ils exerçaient des emplois non qualifiés qu'ils ont perdus à la faveur de l'effondrement économique lié à la pandémie.
Quelque 110.000 autres ont manifesté le désir de rentrer dans leur pays d'origine, selon les autorités.
D'après le ministère des Affaires étrangères, 4,5 millions de Pakistanais vivent au Moyen-Orient
.Islamabad a affrété de multiples avions pour rapatrier ses citoyens, les frontières physiques et aériennes du pays étant fermées dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Dans certains vols venant du Moyen-Orient, "40 à 50% des passagers étaient infectés", a indiqué Moeed Yusuf, le conseiller spécial à la Sécurité nationale du Premier ministre Imran Khan, jeudi lors d'une conférence de presse.
"Notre ministre des Affaires étrangères a soulevé ce point avec ces pays et nous trouvons des moyens pour que cela ne se reproduise plus", a ajouté M.Yusuf.
Le confinement en vigueur depuis fin mars au Pakistan sera levé progressivement à partir de samedi pour soulager l'économie et les millions de travailleurs pauvres du pays, a annoncé jeudi Imran Khan, alors même que les infections au Covid-19 et les décès dus à la maladie s'accélèrent.
Près de 600 personnes sont mortes du nouveau coronavirus, un bilan très faible pour un pays de plus de 200 millions d'habitants au système de santé en déshérence.Plus de 26.000 malades sont recensés, un chiffre considéré comme largement sous-estimé du fait d'un manque criant de tests.
L'argent renvoyé au Pakistan par ses ressortissants de l'étranger constitue l'une des principales sources d'entrées de devises dans le pays, ce qui risque à moyen terme d'aggraver la crise économique.