
Avec de nouveaux assouplissements prévus en début de semaine dans une quinzaine de pays, l'Europe enclenche progressivement le déconfinement de ses populations, à l'image de l'Italie, cloîtrée depuis deux mois par la pandémie et qui attend la levée partielle des restrictions lundi.
Soumis depuis le 9 mars à un strict confinement, les Italiens se préparent à l'entrée en vigueur de toute une série de mesures d'assouplissement lundi, après avoir subi de plein fouet l'épidémie de Covid-19, qui a coûté la vie à près de 29.000 personnes dans la péninsule, notamment en Lombardie (nord).
"La phase II commence.
Nous devons être conscients que ce sera le début d'un défi encore plus grand", a prévenu le responsable de la cellule chargée de répondre à la pandémie, Domenico Arcuri.
Réouverture des parcs, visite à la famille, déplacements limités et encadrés, vente à emporter pour les bars et restaurants... les nouvelles règles sont attendues avec impatience par les Italiens. Elles diffèrent néanmoins dans les vingt régions du pays, contribuant à une certaine confusion.
La Calabre et la Vénétie ont ainsi déjà allégé les restrictions, autorisant notamment la réouverture des bars et restaurants. Dimanche, le gouvernement a également donné son feu vert à une reprise des entraînements individuels pour tous les sports, en amateur comme professionnel, y compris les disciplines collectives comme le football.
Mais il faudra respecter une "distanciation sociale d'au moins deux mètres, ainsi que l'interdiction de tout rassemblement", et les entrainements auront lieu à huis clos, selon le décret du ministère italien de l'Intérieur.
La France, elle aussi très touchée (24.760 morts), prévoit de débuter son déconfinement le 11 mai, mais prudemment et à un rythme différent selon les régions. De nombreuses interrogations demeurent sur la réouverture des écoles.
Un déconfinement graduel
L'Espagne de son côté (25.264 morts), dont les 47 millions d'habitants étaient enfermés depuis mi-mars, a redécouvert samedi les joies du sport et de la promenade.
Le déconfinement du pays doit se poursuivre par phases d'ici la fin juin.
Le pays a recensé dimanche en 24 heures 164 décès du coronavirus, chiffre quotidien le plus bas depuis presque sept semaines.
La levée des restrictions est déjà bien enclenchée en Allemagne, où les écoles rouvrent progressivement dans certains Lander lundi, en Autriche, où les artères commerçantes de Vienne ont retrouvé samedi leur animation avec la réouverture des magasins, ainsi que dans les pays scandinaves.
Autre signe de normalisation, le ministre allemand de l'Intérieur et des Sports s'est dit favorable dimanche à une reprise du championnat de football, la Bundesliga, alors que la Ligue allemande (DFL) plaide en faveur d'une reprise des matches à huis clos autour de la mi-mai.
Ce qui ferait de l'Allemagne le premier grand championnat européen à franchir ce pas. Un problème cependant: le voyagiste allemand TUI a annoncé faire passer, par mesure de précaution, des tests à quelque 3.000 passagers, salariés du croisiériste, à bord d'un de ses navires actuellement à quai et en quarantaine en Allemagne. En Europe de l'Est, les terrasses des cafés et des restaurants rouvriront à partir de lundi en Slovénie et en Hongrie, excepté dans la capitale Budapest.
En Pologne, des hôtels, des centres commerciaux, des bibliothèques et certains musées ouvriront également. En Grande-Bretagne, le Premier ministre Boris Johnson a promis un plan de déconfinement la semaine prochaine. La pandémie a fait au mois 243.637 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, dont plus de 85% en Europe et aux Etats-Unis, selon un dernier bilan établi sur la base de chiffres officiels admis comme largement sous-évalués. 4,6 milliards d'êtres humains sont toujours appelés à rester chez eux ou soumis à des restrictions de déplacement.