
Le président du Salvador, Nayib Bukele, a annoncé mardi l'arrestation d'un "grand nombre" de membres de gangs, à l'origine d'une récente vague de meurtres dans le pays.
"La PNC (Police nationale) a capturé un grand nombre des (gangsters) qui ont commis et ordonné les meurtres", a annoncé le président sur son compte Twitter, sans préciser le nombre de personnes détenues. Les autorités salvadoriennes ont fait état ce week-end d'une flambée de violence provoquée par les bandes criminelles qui sèment la terreur dans le pays, les redoutables "maras". En trois jours, de vendredi à dimanche, les autorités ont dénombré pas moins d'une cinquantaine de meurtres. Cette vague d'homicides se produit alors que la moyenne des homicides avait chuté à 2,3 par jour, soit un des taux les plus bas des dernières années. Cette baisse de la violence a été attribuée aux mesures strictes de confinement imposées par le gouvernement pour freiner la propagation du nouveau coronavirus. Face à cette éruption de violence, le gouvernement a annoncé que les forces de sécurité useraient de la force "létale" pour comba ttre les maras. En outre, les autorités ont décrété l'état d'urgence dans les centres pénitentiaires où sont détenus quelque 17.000 membres de ces bandes, dont l'effectif total est estimé à 70.000 criminels. Il a été aussi décidé de regrouper dans les cellules les membres des bandes rivales, une décision à haut risque de déclencher mutineries et assassinats dans les prisons, se sont indignés des défenseurs des droits de l'homme. "Nous allons stopper les meurtres", a affirmé le président Bukele, selon qui des chefs et criminels de la redoutable Mara Salvatrucha (MS-13) "sont toujours actifs" mais "ne tarderont pas à tomber", comme leurs rivaux du gang Barrio 18, grâce à la mobilisation des forces de sécurité. Les gangs, qui se livrent principalement au racket et au trafic de drogue,font du Salvador l'un des pays au monde les plus dangereux, hors zones de conflit armé, avec un taux en 2019 de 35,6 meurtres pour 100.000 habitants.