
Le président en exercice de la conférence de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), président du Niger, Mahamadou Issoufou, a appelé mardi à un dialogue inclusif en Guinée permettant d’aboutir à des solutions "consensuelles et apaisées".
"En Guinée Conakry notre organisation souhaite un dialogue inclusif permettant d’aboutir à des solutions consensuelles et apaisées", a déclaré M. Issoufou en marge de l’ouverture de la 5e législature du Parlement de la Cédéao à Niamey qui se poursuit jusqu'à vendredi. Le président nigérien s'est, par ailleurs, félicité de la décision du président ivoirien Alassane Ouattara de ne pas briguer un troisième mandat. "Les parlements nationaux et le parlement de la Cédéao sont le cœur de la démocratie dans notre espace communautaire. Je me réjouis de ce que les valeurs démocratiques y progressent", a-t-il lancé, en ajoutant "en témoigne la généralisation de la limitation des mandats à deux et de leur durée à cinq ans, dans les constitutions de la quasi-totalité de nos Etats membres".
"La décision récente prise par M. Ouattara, de ne pas briguer un 3eme mand at malgré la possibilité offerte par la Constitution de son pays confirme ce que j’ai déjà dit à d’autres occasions : le temps des hommes qui cherchent à s’incruster à vie au pouvoir, tire à sa fin", a avertit le président du regroupement ouest africain.
"Cela se traduira par des alternances plus fréquentes et par une respiration démocratique qui consolident les institutions démocratiques dont nos peuples ont tant besoin. Cela nous permettra de faire l’économie des crises comme celles que nous connaissons actuellement en Guinée Conakry et en Guinée Bissau", a-t-il affirmé.
Abordant la situation en guinée Bissau, M. Issoufou a souligné que les l'élection présidentielle s’est déroulée dans "des conditions de transparence et de crédibilité reconnues par tous les observateurs". "Je renouvelle mes félicitations au vainqueur et demande à tous les autres acteurs de contribuer à la normalisation de la situation", a-t-il dit. Le président nigérien préside la session inaugurale de la 5e législature du Parlement du bloc régional qui se tient depuis lundi dans la capitale nigérienne pour discuter des préoccupations économiques, sécuritaires et politiques actuelles touchant la communauté.
Dans son discours d'ouverture, M. Issoufou a lancé un appel au "renforcement de la solidarité pour faire face à la s ituation créée par les menaces des organisations terroristes et criminelles" ainsi que les conflits communautaires qui secouent beaucoup de pays du Sahel et du bassin du lac Tchad.
Le Parlement de la Cédéao est habilité à examiner les questions relatives aux droits de l'Homme et aux libertés fondamentales des citoyens, ainsi qu'à l'interconnexion des réseaux énergétiques et des liens de communication entre les Etats membres, et peut également être consulté sur les questions relatives aux politiques de santé publique pour la Communauté, d'éducation, de jeunesse, des sports, de recherche scientifique et technologique ou d'environnement.
Report des législatives et du référendum constitutionnel
Les élections législatives et le référendum constitutionnel, initialement prévus dimanche prochain en Guinée, ont une nouvelle fois été reportés, ont rapporté mercredi des médias locaux, citant un haut responsable de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Selon le président de la CENI, Amadou Salifou Kébécité par l'agence Afrique Presse, AP, aucune date n’a encore été fixée.
La CENI attend le rapport d’audit du fichier électoral des experts de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) pour fixer une nouvelle date. Des experts de la Cédéao se sont donc penchés sur les listes électorales, un des motifs de la contestation. «Nous n’avons pas encore le rapport des experts de la Cédéao, a précisé M. Kébécité. Une nouvelle date pour la tenue de ces scrutins est désormais suspendue à la fin des travaux d’assainissement du fichier, selon l'agence de presse. L’Organisation internationale de la Francophonie -qui accompagne le processus électoral en Guinée- avait jugé «problématiques», près de 2,5 millions de noms d’électeurs figurant sur les listes des doublons et des personnes décé dées.
Fin février, le président guinéen Alpha Condé avait annoncé «report léger» de la date du référendum sur une nouvelle Constitution et des législatives, initialement prévues le 28 décembre 2019, puis plusieurs fois reportées. Début mars, les militants de l'opposition et du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), composé de partis politiques et de membres de la société civile, ont organisé des manifestations à Conakry et dans certaines villes de l'intérieur du pays, suite à l'annonce du report du double scrutin, qui devaient avoir lieu le 1er mars.