La conférence, organisée à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, a été inaugurée par la présentation d’un témoignage vivant du frère de la défunte, Bouchenafa Zine, axé sur la vie de sa sœur qui était un exemple vivant de dévouement et de don de soi.
Selon Bouchenafa Zine, sa soeur Meriem, plus connue sous le nom de "Mimi", naquit le 5 mars 1948 à Djelfa où elle fut scolarisée à un âge précoce dans une école française, avant de rejoindre l’école "El Ikhlas" relevant de l’association des Oulemas musulmans algériens. Elle fut également une élève assidue des classes coraniques où elle a appris le saint Coran et fut nourrie aux hautes valeurs de la religion musulmane.
Elle r eçut son enseignement de base auprès des meilleurs Oulémas et nationalistes de l’association qui l’avaient repéré dès son jeune âge, ce qui lui valut d’être sélectionnée pour lire les discours publics au lendemain de l’indépendance, notamment à l’occasion du cessez le feu, le 19 mars 1962, en compagnie de ceux qui avaient fait la gloire de Novembre. En 1965, la défunte Mimi prit part au concours d’entrée à l’école normale de Bouzaréah (Alger). Elle fut reçue haut la main et bénéficia d’une année de formation à l’issue de laquelle elle fut nommée maîtresse à l’école centrale de la ville de Djelfa. Disciplinée et dévouée, l’enseignante contribua à la formation de nombreux élèves, devenus cadres actuellement.
La défunte, également artiste dans l’âme, puisqu’elle fut d’une contribution avérée dans la préparation de l’émission télévisuelle nationale "Al Hadika Assahira" (le jardin enchanté), fit la joie et le bonheur des générations d’enfants des années 70 et 80 du siècle dernier.
C’est durant les années 70, toujours selon le même témoignage, que Mimi intégra les rangs du parti du Front de libération national (FLN). Militante fidèle et dévouée, elle prit part à l’enrichissement de la Charte nationale en 1976, et fut désignée pour la lecture du rapport de la wilaya de Djelfa devant le défunt présiden t Houari Boumedienne.
Elle fut, par la suite, membre de la commission centrale et rapporteuse auprès de la commission de discipline centrale du parti. Elle fut aussi élue à l’assemblée populaire de la wilaya pour deux mandats consécutifs.
La défunte Meriem Bouchenafa fut également élue secrétaire de wilaya de l’Union nationale des femmes algériennes, qu’elle présida en 1977. Elle fut également membre à l’Assemblée populaire nationale (APN) chargée de nombreuses missions, au double plan national et étranger. Elle assista notamment à la chute du mur de Berlin et participa à des missions politiques en Egypte, en Jordanie, en Irak, en Libye, en Tunisie et en France.
Entre autres missions accomplies par elle, il a été signalé sa présidence de la caravane de solidarité du peuple algérien au profit du peuple irakien durant sa détresse dans les années 90 du siècle dernier, au même titre qu’une autre caravane au profit du peuple palestinien, tout en ayant représenté l’Algérie à diverses manifestations internationales.
Pour sa part, Ali Brahimi, ex-P/APC de Djelfa, a souligné, à l’occasion, les "valeurs humaines" de la défunte, qui fut sa camarade d’école. "Elle ne m’a jamais sollicité pour des intérêts personnels, mais toujours pour défendre les autres et l’intérêt public", a-t-il assuré.
"Mimi étai t une femme exemplaire, forte et combative", a soutenu, pour sa part, son amie et ex-députée Fatima Zahra Bouhadou, qui était en compagnie de la défunte le jour de sa mort le 6 mai 2012, lors d’un tragique accident de la route, ayant causé la mort de Meriem Bouchenafa et son autre amie Ilham Bensaâd.
L’organisation de cette conférence a été dictée par le "parcours riche et glorieux de cette femme digne de constituer un modèle pour la femme djelfaouie", a affirmé Ahmed Boukhalkhal, responsable du musée communal des scouts de Djelfa.