
"Nous avons remarqué à travers les compétitions organisées par l'ANPDSF que les athlètes issues des wilayas de Khenchela et Biskra étaient nettement meilleures en athlétisme que celles des autres wilayas, dont celles du Nord.
Donc, si nous parvenons à dresser une carte plus détaillée, comportant à la fois l'ensemble des disciplines sportives et les régions dans lesquelles elles sont les plus performantes, nous serons mieux éclairées pour suivre les athlètes les plus douées et développer ainsi chaque spécialité, de manière plus efficace", a-t-elle expliqué à l'APS.
Mme Hadjab a assuré que "la pâte existe, même dans les wilayas de l'extrême Sud", comme cela a été régulièrement prouvé par les résultats techniques obtenus sur le terrain et dans les conditions du réel.
"Nous avons commencé à activer au sein de l'ANPDSF en 2017 et depuis, nous avons sillonné le pays du Nord au Sud et d'Est en Ouest.
Aujourd'hui, nous sommes implantées dans 46 wilayas et un des principaux constats que nous avons fait, c'est que le Sud regorge de jeunes talents dans différentes disciplines.
Sauf que le manque de moyens et d'infrastructures freine leur épanouissement", a-t-elle regretté.
Les méfaits de la décennie noire et de l'absence du sport scolaire
Parmi les principales raisons qui ont provoqué cette importante régression du sport féminin en Algérie, la présidente de l'ANPDSF a cité la décennie noire et l'absence du sport scolaire.
"En 1997, il y a eu une tentative de relancer le sport féminin. L'ANPDSF avait commencé par activer dans 12 wilayas et a progressé petit à petit, jusqu'à atteindre les 18 wilayas.
Mais le projet a fini par échouer, car nous avions misé sur le développement du sport féminin à travers les plus jeunes, et le problème résidait dans le fait que la Fédération algérienne du sport scolaire de l'époque n'avait pas suivi", a-t-elle expliqué.
En effet, selon la même source, c'est la Fédération du sport scolaire qui devait enclencher le processus, en détectant les jeunes talents féminins au niveau des écoles, avant de laisser l'ANPDSF prendre le relais.
Qu oique, les choses ont changé au cours des dernières années, puisque l'Association est désormais implantée dans 46 wilayas, sur un total de 48, en attendant un meilleur suivi de la Fédération du sport scolaire qui, selon Mme Hadjab, reste un des moyens les plus efficaces pour détecter les talents sportifs à un âge précoce. "Même aux CEM et lycée, les jeunes ne font que deux ou trois heures de sport par semaine, avec comme seul objectif d'obtenir une bonne note, qui figurera sur son bulletin. Mais on ne cherche pas vraiment à détecter de jeunes talents, avec l'objectif d'en faire un futur champion.
D'ailleurs, les rares athlètes à avoir réussi dans ce sens le doivent uniquement à leurs parents, qui avaient pris l'initiative de les pousser vers le sport", a encore regretté la présidente de l'ANPDSF.
Absence d'une base de données pour le sport féminin
Autre problème soulevé par Dounia Hadjab, l'absence d'une base de données pour le sport féminin, ce qui est "dommage" selon elle, car "elle pourrait aider sensiblement dans le projet de développement du sport féminin, notamment, en donnant un aperçu précis et à l'échelle nationale sur cette frange".
La présidente de l'ANPDSF a insisté, par ailleurs, sur le fait que le rôle de son association "consiste avant tout à sensibiliser à travers l'ense mble du territoire national, tout en organisant des activités de proximité pour la gent féminine", ne serait-ce que pour aider cette frange de la société à rester en bonne condition physique.
En effet, l'ANPDSF ne s'immisce pas dans le sport d'élite qui, selon Dounia Hadjab, relève essentiellement du rôle des fédérations et des clubs.
"Notre association n'a pas le droit de constituer une équipe pour participer à une compétition nationale, ou former une athlète qui la représentera en équipe nationale.
Notre rôle consiste surtout à vulgariser la pratique du sport chez la gent féminine, y compris chez les femmes au foyer et les dames âgées", a-t-elle encore tenu à préciser. Concernant les accords et les conventions, Mme Hadjab a indiqué en avoir signé plusieurs, dont deux à Sétif et Tlemcen, pour permettre à la gent féminine locale d'avoir accès à différentes infrastructures sportives, au sein desquelles elles pourront s'adonner à une activité physique régulière de leur choix.