
Le 62e anniversaire de la mort du héros de la Révolution, le commandant Si Lakhdar, de son vrai nom Said Mokrani, a été commémoré hier à Lakhdaria lors d’une visite des autorités locales de la wilaya dans cette ville à l’ouest de Bouira.
Un vibrant hommage a été rendu au commandant Si Lakhdar, lors d’une cérémonie présidée par le wali Lakhal Ayat Abdeslam, qui a procédé, en compagnie des autres responsables civils et militaires de la wilaya, au dépôt d’une gerbe de fleurs au pied de la stèle érigée à la mémoire de Si Lakhdar.
A l’école primaire Khalfi Lounes de la localité de Guergour, les autorités de la wilaya ont visité également une exposition sur l’histoire de la Guerre de Libération nationale et aux martyrs de toute la wilaya IV historique. Quelques anciens moudjahidines de la région de Lakhdaria, à l’image de Khalef Rabah, et Rekhouane Ahmed, ont saisi cette occasion pour donner un aperçu sur la vie et le parcours du commandant Si Lakhdar.
"Si Lakhdar était un homme courageux et de valeurs, qui a sacrifié sa vie pour la libération de son pays du joug colonial. Il est né à Guergour, petite loca lité située à l’ouest de la commune de Lakhdaria (ex-Palestro). Il restera un des symboles de la révolution", a témoigné M. Khalef. Selon les témoignages livrés par son ancien compagnon d’arme, le commandant Rabah Zerari, connu sous le nom de guerre Si Azzedine, le commandant Si Lakhdar, issu d’une famille pauvre, grandit dans la région de Lakhdaria où il fit ses études dans l’unique école primaire existante et apprit par la même occasion le dur métier de maçon au centre professionnel de la ville.
Très jeune, et dès le déclenchement de la lutte armée, il fut contacté par le Front de libération nationale (FLN), pour être chargé, début 1955, de l’organisation armée des maquis, dans la région de Palestro-Aïn Bessam, selon les témoignages de l’ex-commandant Si Azzedine.
Très tôt, il devint le premier responsable politico-militaire au sein de l’Armée de libération nationale (ALN). Rejoint peu de temps après, à la fin du printemps 1955, par Ali Khodja qui venait de déserter les rangs de l’armée française, Si Lakhdar en fit un ami inséparable, un compagnon de lutte et un frère. Tous deux réussirent à mettre sur pied de puissants commandos, dont la valeur, la discipline, le courage avaient suscité l’admiration de l’ennemi lui-même et semé la panique au sein de ses troupes.
Désormais, en sa qualité de chef militaire de la Wilaya IV, et sous la direction clairvoyante de Si M’hamed, le commandant Si Lakhdar "s’employa avec ardeur, sans jamais se lasser, à un vaste travail de formation, d’organisation et d’actions, dont l’objectif était la structuration et l’adaptation des structures de l’ALN en fonction de l’évolution de la lutte armée et l’intensification des actions militaires contre l’occupant", a encore témoigné le commandant Si Azzedine. A travers les différentes zones montagneuses, près de Lakhdaria, Si Lakhdar faisait la démonstration de son génie de la guérilla, de son courage devenu légendaire, de son aptitude à s’adapter et à adopter les différentes tactiques de combat, ainsi que de son ascendant sur ses djounoud et les populations.
Ses qualités de meneur d’hommes, d’organisateur, donnant toujours, et en toutes occasions, le meilleur exemple, lui valurent d’être nommé en octobre 1956, peu après la mort au champ d’honneur du chahid Ali Khodja, à Fort-de-l’Eau, comme capitaine chef de la zone I de la Wilaya IV, comme il fut appelé début 1957 au Conseil de la wilaya en tant que commandant militaire adjoint au colonel Si M’hamed.
"Dans la Wilaya IV, de l’Ouarsenis à Palestro et de la Mitidja à Ksar El Boukhari, l’ALN, sous le commandement de Si Lakhdar, remportait des victoires r etentissantes aux portes mêmes de la capitale, Alger. Après un repli de quelques kilomètres vers Ouled Zenim, avec leur commandant blessé, transporté par deux djoundis, celui-ci ne pouvant supporter la douleur, succomba à ses blessures et fut enterré sur les lieux du combat. Au douar Ouled Zenim, une stèle fut érigée en hommage à tous ceux qui se sont sacrifiés, tombés au champ d’honneur pour que vive l’Algérie libre et indépendante.