
Le poète, prêtre et militant nicaraguayen Ernesto Cardenal, figure de la révolution sandiniste et de la théologie de la libération, est décédé dimanche à l'âge de 95 ans, a annoncé son assistante.
«Il est mort aujourd'hui. Il s'en est allé dans une paix absolue, il n'a pas souffert», a déclaré Luz Marina Acosta, collaboratrice depuis plus de quarante ans de Cardenal, citée par l'agence AFP. Hospitalisé depuis deux jours, a succombé à un arrêt cardiaque, a-t-elle précisé.
Le président Daniel Ortega, qui fut son compagnon d'armes au sein du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) pendant la révolution, a aussitôt décrété trois jours de deuil national au Nicaragua. Né le 25 janvier 1925 à Granada, près de la capitale Managua, Cardenal avait été ordonné prêtre en 1965. Embrassant la théologie de la libération,
il avait participé à la révolution sandiniste qui en 1979 avait abouti à la chute du régime autoritaire d'Anastasio Somoza. Devenu ministre de la Culture dans le premier gouvernement du FSLN, il avait été publiquement réprimandé par Jean Paul II sur le tarmac de l'aéroport de Managua à son arriv ée en 1983 pour une visite officielle. Ernesto Cardenal avait pris ses distances avec Daniel Ortega et quitté le FSLN en 1994.
Il était l'auteur de plusieurs ouvrages poétiques comme «Hora Cero» («L'Heure zéro»), «Oracion por Marilyn Monroe y otros poemas» («Prière pour Marilyn Monroe et autres poèmes») et surtout «El Evangelio de Solentiname» («L'Evangile de Solentiname»), écrit au sein d'une célèbre communauté de pêcheurs et d'artistes qu'il avait fondé dans les îles Solentiname, au milieu du lac Cocibolca.