Législatives en Iran : Le peuple doit avoir le «droit de choisir» entre différentes tendances (Rohani)

Publié par DK NEWS le 02-02-2020, 16h48 | 15

Les Iraniens doivent avoir le «droit de  choisir» entre différentes tendances, a déclaré dimanche le président  Hassan Rohani sur fond de controverse grandissante à propos de la  disqualification de milliers de candidats aux législatives du 21 février. 

M. Rohani a loué l'héritage politique du fondateur de la République  islamique, dans le cadre des célébrations annuelles de la révolution de  1979. «L'Imam (Khomeiny) a insisté sur le fait que les gens doivent  participer à toutes les élections et qu'ils ont le droit de choisir», a  déclaré M. Rohani dans cette allocution diffusée par la télévision d'Etat. 
«Quiconque empêche les gens de choisir et ne leur permet pas de choisir  
entre des tendances différentes, et quiconque décourage les gens de se  rendre aux urnes, est certainement loin de la voie de l'Imam», a-t-il  ajouté, entouré des membres du gouvernement. Une polémique virulente oppose depuis une quinzaine de jours la coalition  soutenant le gouvernement de M. Rohani, conservateur modéré, au Conseil des  Gardiens de la Constitution, organe chargé de la validation des  candidatures à ces élections. 
Selon des chiffres de cet organe chargé de la validation des candidatures  et dominé par les ultraconservateurs, environ 9.500 candidats (sur près de  14.500) ont été invalidés, dont 92 députés sortants de toutes tendances.  
Ces candidats ont néanmoins la possibilité de faire appel. Rendant hommage à Khomeiny comme au «père du républicanisme en Iran», M.  Rohani a déclaré que celui-ci, après la victoire de la révolution contre le   régime du Chah (le 11 février 1979) avait «refusé» d'instaurer un «califat»  et «choisi la République islamique». 
Dans son discours, M. Rohani a fait référence à la révolution  constitutionnelle manquée de 1905, première tentative d'instauration de la  démocratie en Iran ayant échoué avec la restauration quelques années plus  tard d'une monarchie absolue. 
Il a averti que la même chose pourrait advenir de la République islamique  si les élections deviennent un simple «cérémonial» avec une faible  participation populaire. Depuis la mi-janvier, le président multiplie les appels à la mobilisation  de l'électorat alors que nombre d'analystes prédisent un échec le 21  février à son alliance de gouvernement formée par les modérés et les  réformateurs. 
Lundi, il avait mis en garde contre les menaces qui pèsent selon lui sur  «la démocratie et la souveraineté nationale» de la République  islamique.