Grèce: Le ministre de la Défense annonce sa démission

Publié par DK News le 13-01-2019, 18h19 | 1

Le ministre grec de la Défense et principal allié de la coalition gouvernementale d'Alexis Tsipras, Panos Kammenos, a annoncé sa    démission dimanche, avant le prochain vote parlementaire sur le nouveau nom de la Macédoine, auquel il est fermement opposé.

«La question macédonienne ne me permet pas de ne pas sacrifier mon poste» de ministre, a-t-il déclaré, annonçant le «retrait du gouvernement» des membres de son parti, dans une déclaration en direct devant les caméras à sa sortie d'un entretien avec le Premier ministre. «J'ai remercié le Premier ministre pour notre coopération et je lui ai expliqué qu'à cause de cette question nationale, nous ne pouvions pas continuer», a-t-il ajouté à sa sortie d'un entretien avec Alexis Tsipras. M. Kammenos, chef du petit parti souverainiste ANEL, apporte habituellement sept suffrages à M. Tspiras pour les votes au parlement.  Cette défection pourrait déstabiliser la coalition gouvernementale avant les élections législatives prévues en octobre mais qui pourraient être avancées à mai pour coïncider avec les Européennes.

M. Kammenos devait apporter des précisions lors d'un point presse prévu à 14H30 GMT. Vendredi, le parlement macédonien a ratifié l'accord sur l'appellation de «République de Macédoine du Nord» qui, pour entrer en vigueur, doit désormais être entériné côté grec. Le vote à Athènes devrait intervenir «dans les dix jours», selon Alexis Tsipras. S'il n'a besoin que d'une majorité simple pour faire avaliser définitivement le changement de nom de la Macédoine, le chef du gouvernement dispose d'une faible marge de manoeuvre (153 députés sur 300, dont 145 de son propre parti de gauche Syriza).

Le principal parti d'opposition Nouvelle Démocratie (78 élus) a annoncé qu'il voterait contre. Mais des élus d'ANEL ont maintenu l'ambiguïté et pourraient avaliser le changement de nom, malgré la démission de leur chef de file. S'agissant des six membres du gouvernement d'ANEL, il n'est pas sûr non plus qu'ils suivent la consigne de M. Kammenos.

Le Premier ministre grec espère aussi le vote de députés du parti pro-européen d'opposition Potami, qui compte également sept élus. Athènes et Skopje ont signé le 17 juin un accord historique pour rebaptiser l'ex-république yougoslave «République de Macédoine du Nord» qui met fin à près de 30 ans de litige entre les deux pays.