Le président nigérian Goodluck Jonathan a annulé sa première visite prévue à Chibok, une ville de l'Etat de Borno dans le nord-est du pays, où plus de 200 lycéennes ont été enlevées par le groupe armé Boko Haram il y a un mois, a annoncé son cabinet vendredi.
«Le président a annulé sa visite à Chibok. C'était à son agenda jusqu'à ce matin», a déclaré un responsable de la présidence à l'AFP, sans donner d'autre précision.Il a ajouté que le président Goodluck «quittera Abuja (vendredi) après-midi pour la France», où il est attendu samedi à un sommet international convoqué à l'initiative de Paris pour dessiner une «stratégie de lutte globale» contre Boko Haram.
Cette visite «surprise» dans la petite ville de l'Etat de Borno, dans le nord-est du pays, où 276 jeunes filles ont été enlevées dans le dortoir de leur lycée le 14 avril, avait été annoncée jeudi soir.
La veille, le président nigérian a exclu de libérer des prisonniers du groupe armé Boko Haram en échange des lycéennes enlevées par le groupe, avait déclaré à Abuja, le ministre britannique en charge des questions africaines, Mark Simmonds, en visite au Nigeria dans le cadre de l'aide internationale mobilisée pour retrouver les 223 lycéennes. «J'ai discuté de cela avec le président et il m'a dit très clairement qu'il n'y aurait pas de négociation avec Boko Haram incluant un échange des lycéennes enlevées contre des prisonniers», a déclaré M. Simmonds à la presse.
Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, avait proposé un tel échange dans une vidéo, diffusée lundi, montrant les jeunes filles enlevées le 14 avril dernier de leur lycée dans la ville de Chibok.
Le ministre nigérian de l'Intérieur, Abba Moro, avait aussitôt rejeté cette offre, refusant à Boko Haram le droit de poser des conditions.