selon l’APOCE: Café: 84% des marques nationales «non conformes» à la législation

Publié par DK News le 10-11-2018, 17h52 | 45

Pas moins de 84% des marques nationales de café  sont non conformes aux normes requises par la législation, a indiqué samedi  le président de l'Organisation algérienne pour la protection et  l'orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi.

Soumises par l'APOCE à trois laboratoires algériens différents, les  analyses ont concerné le taux de sucre additionnel dans le café et son  étiquetage réglementaire concernant douze marques de café produites  localement, a fait savoir M. Zebdi lors d'une conférence de presse.

Ainsi, l'absence de conformité concerne soit le taux de sucre élevé, soit  le non respect de la mention des matières ajoutées et leurs taux sur  l'emballage comme exigé par le décret exécutif de février 2017 fixant les  caractéristiques du café ainsi que les condition et les modalités de sa  mise à la consommation. Selon l’article 19 du texte de loi, les producteurs qui incorporent du  sucre, du caramel ou de l'amidon au cours du processus de torréfaction  doivent indiquer de manière lisible, visible et indélébile la dénomination  «café torréfié au sucre» ou «café moulu torréfié au sucre». Le décret précise aussi le taux de matière additionnelle ne doit pas  excéder 3% du produit final.

Le résultat des analyses a démontré que parmi les 12 marques, cinq (5)  contiennent un taux de sucre «satisfaisant» du point de vu sanitaire (-  3%), cinq autres ont été décrites comme «acceptables» (autour de 3%) et  deux (2) ont été citées comme des «tromperies» (10 et 14%).

Ainsi, M. Zebdi a appelé les propriétaires des deux marques, parmi les  plus commercialisées sur le marché national, à se conformer à la  législation sous peine de citer leurs noms lors de prochaines analyses de  l'APOCE.

«Durant les trois (3) prochains mois, nous allons répéter ces analyses et  nous citerons le nom des deux marques qui ne respectent pas la  réglementation pour qu'elles n'empoisonnent pas le citoyen algérien», a  affirmé le président de l'APOCE.

En effet, selon le même responsable, les matières additionnelles ajoutées  peuvent contenir de l'acrylamide, une matière considérée par l'Organisation  mondiale de la santé (OMS) comme représentant un risque pour la santé  humaine. «Bruler le sucre génère de l’acrylamide qui est cancérigène lorsqu'il est  consommé à un certain taux», explique M. Zebdi ajoutant que cette matière  est également présente dans les chips et la viande grillée notamment.

Pour empêcher les excès de matières additionnelles dans la torréfaction de  café, M. Zebdi a appelé à l'annulation du décret exécutif de février 2017  qui, avec l'autorisation des matières additionnelles dans la production de  café, a laissé «un grand vide juridique». Il a expliqué que ces excès sont permis du fait de la difficulté pour les  laboratoires nationaux d'évaluer le taux d'acrylamide dans le café.