Festival : Le Maroc interdit le festival Migrant'scène de Tanger, les organisateurs dénoncent

Publié par Dk News le 10-11-2018, 17h10 | 28

Les autorités marocaines ont interdit le   déroulement à Tanger du festival Migrant'scène, un espace d'échanges autour   de la question liées aux migrations, une décision dénoncée par «Le   Groupement antiraciste d’accompagnement et de défense des étranger-e-s et   migrant-e-s (GADEM), organisateur du Festival. 

Le GADEM est ses partenaires marocains devaient organiser ce festival pour   favoriser les rencontres, échanger et partager des réflexions autour des   questions liées aux migrations, aux «confluences culturelles» et sur la   situation spécifique du Maroc en tant que «carrefour migratoire». Cet   organisme a, ces derniers mois, régulièrement dénoncé l’arrestation et les   expulsions de migrants à Tanger, notamment dans un rapport intitulé «Coûts   et blessures». 

Dans un communiqué, le GADEM dénonce cette interdiction «illégale», selon   les déclarations faites par le Caïd (agent d’autorité) du 4ème   arrondissement de Tanger.  «Aucune notification écrite ni verbale n’a été faite au GADEM, qui dénonce   une atteinte irresponsable à la liberté d’expression et de création   artistique», a indiqué le communiqué qui souligne que le Caïd a, notamment,  
déclaré qu’il ne tolérerait pas à Tanger les activités, selon ses dires,   «d’une association gauchiste venue de Rabat, et qui attaque le   ouvernement». 

Pour la GADEM, ces motifs «fallacieux» ne justifient «en aucun cas»   l’interdiction d’une activité culturelle organisée par une association   exerçant de «manière régulière», et qui a toujours respecté les procédures   usuelles de déclaration. 

Créé en 2006, le GADEM est une association de droit marocain. «Le GADEM   agit avec responsabilité, dans le cadre de ses missions de monitoring, de   suivi juridique et de plaidoyer, pour la défense des droits des personnes   migrantes et étrangères au Maroc», a-t-on ajouté. 

Il y a lieu de rappeler que depuis le mois de septembre 2018, le GADEM a   lancé la campagne d’alerte Coûts Et Blessures afin de dénoncer des   violations graves et répétées des droits des personnes étrangères au Maroc,   depuis cet été. Des faits que les autorités ont niés.

Le GADEM tient à préciser que certaines de ces violations des droits des   personnes migrantes «se poursuivent actuellement, y compris à Tanger   même».