Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale se penche sur les systèmes alimentaires

Publié par DK News le 20-10-2018, 18h22 | 8

Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) a achevé vendredi sa 45ème session et a pris l'engagement de formuler des Directives volontaires pour les systèmes alimentaires et la nutrition, qui devraient par la suite être approuvées en 2020, a indiqué la FAO sur son site web.

Les Directives ont pour objectif de devenir un document de référence afin de conseiller les gouvernements et les autres acteurs du domaine sur la meilleure manière d'élaborer des politiques appropriées, d'investir et de procéder aux arrangements institutionnels afin de s'assurer que chacun puisse accéder à des régimes alimentaires "abordables, acceptables et sûrs", conformément à leurs croyances et à leurs cultures.

Le CSA offre une plateforme inclusive qui comprend la société civile, le secteur privé et les gouvernements, en leur donnant l'opportunité d'émettre leur opinion et de développer des recommandations et des conseils politiques sur des thèmes liés à la sécurité alimentaire et à la nutrition.

Des directives sur les régimes fonciers et des investissements responsables dans l'agriculture en sont quelques exemples.  "En raison de sa dimension inclusive, le CSA peut grandement contribuer à associer la volonté politique et les connaissances nécessaires en vue de réaliser l'objectif Faim Zéro", a déclaré M. Mario Arvelo, président du CSA et Représentant permanent de la République dominicaine auprès des agences alimentaires des Nations Unies basées à Rome.

"En s'appuyant sur le succès de cette session, nous devrions tous renouveler notre engagement alors que le nombre de participants s'étend à tous les partenaires potentiels, car éradiquer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes d'ici 2030 est possible si tout le monde est à bord".

La nutrition est une vive source d'inquiétude, alors que le nombre de personnes obèses à travers le monde pourrait bientôt être aussi élevé que le nombre de personnes souffrant de la faim. Selon le dernier rapport SOFI de la FAO, il y a 672 millions d'obèses et 821 millions de personnes souffrant de la faim ou de malnutrition dans le monde.

Plus tôt dans la semaine, M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, a appelé le CSA à renforcer ses Directives, insistant sur le fait que "le surpoids et l'obésité devaient être traités comme des politiques publiques et non comme des problèmes privés".

La malnutrition se manifeste sous plusieurs formes - y compris les carences en micronutriments - et affecte une personne sur trois aujourd'hui, un chiffre qui pourrait s'élever à une sur deux d'ici 2030 si rien n'est fait.

De plus en plus de preuves indiquent que la croissance économique, à elle seule, ne réglera pas le problème - avec un impact sur les pays pauvres comme sur les pays riches, ainsi que les ménages - et qu'il sera nécessaire d'adopter de nouvelles politiques.

La malnutrition est peu à peu devenue une source d'inquiétude internationale, conduisant la FAO à organiser une conférence pour finalement déboucher sur la Déclaration de Rome sur la nutrition (2014) et sur la décision des Nations Unies de décréter une Décennie d'action pour la nutrition (2016-2025).

Les Directives du CSA chercheront à aider les gouvernements à appliquer les recommandations élaborées dans le cadre de ce forum.

Ces dernières visent à lutter contre les principales causes de la vulnérabilité face à la malnutrition sous toutes ces formes, dans différents types de systèmes alimentaires, que ce soit en zone rurale ou urbaine, en prêtant particulièrement attention aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables d'un point de vue nutritionnel.

Avec leur portée mondiale, ces Directives ont pour objectif d'offrir des conseils pratiques pour tous les systèmes alimentaires du monde, dont font notamment partie les systèmes traditionnels où les aliments transformés sont rares, mais aussi les systèmes plus récents où elles peuvent permettre de trouver des alternatives plus saines.

Elles concerneront divers domaines tels que les chaînes d'approvisionnement ou encore le comportement des consommateurs et auront également pour mission de proposer des moyens en vue d'améliorer l'éducation nutritionnelle et l'efficacité des emballages alimentaires.