FAO: Forte baisse du taux de malnutrition en Algérie

Publié par DK News le 17-10-2018, 18h38 | 17

Le taux actuel des personnes souffrant de malnutrition en Algérie a fortement diminué par rapport aux années 1999-2000 en se situant à 4%, a indiqué mercredi à Alger le représentant de l’Organisation des Nations unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Nabil Assaf.

 «Le pourcentage des personnes souffrant de malnutrition en Algérie a enregistré une diminution appréciable durant ces deux dernières décennies en passant de 10 et 11% en 1999-2000 à 4,5% actuellement», a affirmé M. Assaf lors d’un séminaire organisé conjointement par le ministère de l’Agriculture, du développement rural et de la Pêche, la représentation de la FAO en Algérie et l’Ecole supérieure des sciences de l’aliment et des industries agroalimentaires (ESSAIA) à l’occasion de la Journée mondiale de l’Alimentation.

Se référant au rapport élaboré par la FAO en collaboration avec d'autres agences onusiennes, qui a fait état de 821 millions de personnes souffrant de famine et d’insécurité alimentaire dans le monde, M. Assaf a considéré que la situation en Algérie est plutôt «rassurante» par rapport à la moyenne mondiale et à celle des autres pays de l’Afrique du Nord.

Les conflits, les guerres, le changement climatique et les catastrophes naturelles sont à l’origine de la famine dans le monde, a déploré le représentant de la FAO, en mettant l’accent sur la nécessité d’améliorer et de développer la résilience des pays face aux crises et calamités naturelles.

En ce qui concerne la coopération technique entre l’Algérie et la FAO pour le développement du secteur agricole et la valorisation des ressources naturelles, le représentant onusien a fait part de plusieurs projets dont une convention signée récemment entre la Direction générale des forêts (DGF) et cette organisation de l'ONU pour développer des micro-entreprises forestières basées sur certains produits forestiers non ligneux tels le romarin, la caroube et le pin-pignon.

«Ce programme d’intérêt environnemental et économique va, à la fois, permettre la contribution du secteur forestier à l’économie nationale, l’exploitation durable des forêts et l’amélioration des ressources financières des populations des zones rurales», a-t-il avancé. Il a aussi évoqué un autre programme avec le ministère de l’Agriculture pour la production de l’huile d’olive biologique.

A ce propos, il a indiqué que le contrat signé entre le ministère, la FAO et l'institut technique d’arboriculture et de la vigne porte sur des sessions de formation des agronomes en matière d’oléiculture biologique laquelle est à forte valeur nutritive.

Pour sa part, la directrice de l’ESSAIA, Meriem Hind Ben Mahdi, a souligné la nécessité de renforcer les liens entre les entreprises économiques, les agriculteurs et les instituts de recherche pour améliorer la production tant sur le plan de la qualité que de la quantité.

«Cela permettra de développer des produits locaux de qualité tout en évitant le recours systématique aux importations», a-t-elle soutenu Elle a ainsi cité l’exemple de produits alimentaires développés au sein de l'école supérieure qu'elle dirige dont le pain et le couscous sans gluten qui, une fois mis sur le marché, profiteraient largement aux personnes souffrant de la maladie c£liaque (maladie chronique de l'intestin déclenchée par la consommation du gluten).

«Il suffit juste d’accompagner et d’encourager les étudiants et les chercheurs universitaires pour améliorer la production locale», a-t-elle soutenu.

Quant au problème de la malnutrition, thème de cette journée, le professeur Ben Mahdi, qui s’est référée aux données de la FAO, a déploré l’inégalité «criarde» dans la répartition des richesses dans le monde.

«Certes, on parle de 821 millions de personnes souffrant de malnutrition en raison notamment des conflits et du changement climatique, mais l'on parle aussi de 661 millions de personnes obèses», a-t-elle observé. Plus grave encore, «une quantité de 1,3 milliard de tonnes d’aliments sont jetés annuellement, alors que 25% seulement de cette quantité gaspillée pourrait régler le problème de la famine dans le monde», a soutenu Mme Ben Mahdi.

La directrice de l’ESSAIA a considéré que la lutte contre la malnutrition consiste d’abord à adopter de «petits actions» au niveau individuel à travers la rationalisation des achats et la lutte contre le gaspillage: «Nous achetons souvent plus de nourriture que nous en avons besoin, tandis que le surplus est souvent jeté dans les poubelles. Qui de nous ne l’a pas fait?», s'est-elle indignée.