Béatification de 19 religieux chrétiens en reconnaissance à leur engagement

Publié par DK News le 16-09-2018, 15h23 | 13

Le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, Mohamed Aissa a affirmé, dimanche à Alger, que la cérémonie de béatification des 19 hommes de religion chrétiens dont les 7 moines assassinés à Tibhirine (Médéa), prévue le 8 décembre prochain à Oran, constitue une "reconnaissance religieuse" pour ces victimes pour avoir choisi de servir en Algérie confrontée alors au terrorisme.

"Cette cérémonie est une reconnaissance religieuse pour rehausser au rang de martyr ces 19 moines qui ont choisi de rester et de servir en Algérie alors qu'il y avait le terrorisme", a déclaré le ministre sur les ondes de la radio nationale. 

Il a souligné que l'Algérie a donné, pour les besoins de cette opération, son accord et exprimé cette disponibilité à collaborer dans l'octroi de visas, l'encadrement, la présence aux festivités et aussi en donnant "une ampleur politique en plus de l'ampleur religieuse" à cette cérémonie, relevant que "tout ce qui a été fait par l'église catholique en Algérie a été accompli en étroite collaboration avec les autorités algériennes". 

Soulignant que cette "reconnaissance profonde" de la part de l'église catholique repose sur une enquête qui aura duré 5 ans, par laquelle il y a eu démonstration que ces moines "ont préféré servir en Algérie par dévouement et dévotion". 

M.Mohamed Aissa a indiqué, par la même occasion, que "même l'hypothèse de la visite du Saint-pape (à Oran) était possible à une certaine date", mais son calendrier ne lui permit pas d'y être présent au mois de décembre, notant que "cela n'exclut en rien la possibilité qu'il soit invité ultérieurement".

Par ailleurs, le ministre a annoncé qu'une cérémonie rendant hommage à 114 imams assassinés par les terroristes durant la décennie noire sera organisée à l'occasion de la prochaine célébration de la fête du Mawlid ennabaoui. 

A propos des violences dont ont été victimes des imams, le ministre a indiqué qu'un amendement sera introduit dans la révision du code pénal pour renforcer les droits de l'imam, relevant avoir remarqué que les atteintes émanent, dans la majorité des cas, de ceux qui ont pu s'introduire par le  biais d'associations religieuses.

Faisant état de tentatives d'infiltration de courants radicaux et d'éléments subversifs dans le cadre du renouvellement des associations religieuses, le ministre a soutenu que les agressions contre les imams "ont baissé depuis que la décision du gel de l'opération de renouvellement des associations", rappelant que la Constitution amendée prévoit une loi organique sur les associations.  

S'agissant du référent religieux, le ministre a indiqué que l'Algérie a un "héritage civilisationnel basé sur le juste milieu et la modération", dénonçant "une intrusion, des tentatives et des programmes de ré-islamiser l'Algérie en installant des rites étrangers à celui que nous avons hérité", faisant état de l'émergence de "maintes sectes et autres tendances islamo-politiques qui ont voulu s'installer en Algérie".