Le Directeur général de la Bourse d’Alger, M. Yazid Benmouhoub, invité hier du Forum de DK News - M. Yazid Benmouhoub : «Nous invitons les PME à se faire coter en bourse pour développer leurs activités»

Publié par Rachid Rachedi le 14-02-2018, 18h49 | 148

Le Directeur général de la Bourse d’Alger, M. Yazid Benmouhoub, a appelé hier les entreprises privés, notamment les PME, à s’introduire en bourse, pour avoir accès à de nouvelles sources de financement, qui leur permettront, à l’avenir, de développer leurs activités et d’assurer leur pérennité.

Invité du Forum de DK News, M. Benmouhoub, qui a animé à cette occasion une conférence-débat ayant porté sur «Le redéploiement de la Bourse d'Alger», a indiqué que ce mode de financement, permet aux entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, d’augmenter leur capital et de bénéficier de financements, à moyens et à long termes, qui ne sont pas assis sur des crédits hypothécaires.

Ainsi, les entreprises cotées en bourse bénéficient d’une capacité d’endettement beaucoup plus importante. Dans ce cadre, les études ont démontré que les entreprises qui s’introduisent en bourse, augmentent, durant les trois premières années, leur capacité d’endettement et arrivent à négocier des taux d’intérêt en leur faveur. Cela est dû notamment à l’image de transparence et de bonne gestion qu’elles véhiculent.

Une étude menée par Oxford Business Group, démontre également qu’un nombre important de chefs d’entreprise trouvent du mal à accéder au financement bancaire car leurs entreprises sont sous-capitalisées. D’après M. Benmouhoub, la solution, dans ces cas-là, peut venir de la bourse. A travers elle, les PME ont la possibilité de se capitaliser (c’est-à-dire lever des fonds auprès de la bourse), ce qui leur permettra de bénéficier de crédits auprès des banques.

En 2014, un marché dédié à la moyenne et petite entreprise a été créé par la Bourse d’Alger. «Au regard des efforts fait par les pouvoirs publics pour créer plus de PME la Bourse d’Alger a décidé de leur ouvrir la porte car elles ont une plus grande marge de croissance» a indiqué M. Benmouhoub.

Dans ce cadre, une PME qui exerce dans le secteur du tourisme thermal a déposé dernièrement sa demande d’introduction auprès de l’autorité du marché à savoir la COSOB. «Nous espérons que le visa d’introduction lui sera donné assez rapidement, au moins durant le premier semestre 2018, afin de la voir parmi nous», a-t-il ajouté.

A travers l’introduction de cette première PME, la bourse d’Alger espère attirer davantage d’entreprises réfractaires à l’ouverture de leur capital. «Au de- là de la pérennité, les chefs d’entreprise doivent comprendre que la bourse garantie une mobilité des actionnaires (l’achat et la vente permet de changer les actionnaires d’une séance à une autre) et offre une plus grande visibilité au niveau local et international. 

A titre d’exemple, l’introduction en 2016 de Biopharm lui a permis d’être cité comme une société leader en Afrique dans ce domaine par l’une des plus importantes place boursières dans le monde. La Bourse donne une meilleure image et plus de notoriété aux entreprises», a indiqué l’invité du Forum. 

Notant également que la Bourse permet de labelliser les produits algériens. «Si une entreprise désire investir les marchés étrangers, elle doit répondre aux standards internationaux. L’une des meilleures garanties qu’elle puisse offrir s’est d’être cotée en bourse». 


Une Bourse avec 5 entreprises 

Aujourd’hui, la Bourse d’Alger compte  cinq (5) sociétés à savoir : Alliance Assurances, Biopharm, EGH El Aurassi, NCA-Rouiba et Saidal. Sa capitalisation boursière est de l’ordre de 45 milliards de DA, très loin des capacités du marché pour le financement de l’économie. En termes de volume transigé, la bourse d’Alger a enregistré une baisse de l’ordre de 41% entre 2014 et 2017. Idem pour la valeur transigée, une réduction de 62% a été enregistrée durant cette période. 

Sur les cinq sociétés cotées, deux sortes du lot, une société privée et une autre publique. Alliance Assurances a réalisé un volume transigé sur le titre de +17% tandis que EGH El Aurassi a enregistré une hausse de +60%. 

En termes de valeur transigée Alliance Assurances a enregistré une hausse de +3% alors que EGH El Aurassi a dépassé les +75%. En termes de rendement, les valeurs offertes aujourd’hui par la Bourse sont supérieures à tous les placements financiers qui peuvent exister sur le marché. «En 2016, nous avons eu des rendements entre 6.6% et 10.70%. Aucun autre placement ne permet aujourd’hui d’avoir un tel rendement.

Le taux d’inflation annoncé par le gouverneur de la Banque d’Algérie est de 5.4%, nous dépassons de très loin le niveau d’inflation. Même si la taille est petite, la Bourse permet de rémunérer de manière considérable les investisseurs» a indiqué M. Benmouhoub.

R. R.


De nouvelles mesures pour une meilleure création de la liquidité

Compte tenu de la faible liquidité dans le marché, la Bourse d’Alger a décidé de modifier certains règlements relatifs aux transactions.

A ce sujet, quelques mécanismes ont été revus durant le mois dernier à savoir : la mise en place d’un contrat de liquidités qui permet à l’initiative d’un ou plusieurs actionnaires de conclure un contrat qui favorise la liquidité de leurs titres, la mise en place d’un contrat d’animation (il permet à un intermédiaire en opération de bourse d’intervenir pour son propre compte : acheter des titres et augmenter la liquidité d’un titre coté), la révision des procédures de cotation (réduction du PAS de cotation qui était de 5 DA  à 1 DA), l’assouplissement des procédures de changement de certains paramètres de cotation ce qui offre aujourd’hui plus de flexibilité au niveau de la plateforme et une augmentation de la marge actuelle des opérations de bloc. 
R.R.