Sahara Occidental : 2 avocates du groupe de Gdeim Izik interdites d'entrer au Maroc, l'AARASD dénonce «ce mépris du droit»

Publié par DKNews le 14-02-2018, 15h58 | 38

Les deux avocates, Ingrid Metton et Olfa Ouled,  du groupe des 24 militants sahraouis de Gdeim Izik, détenus au Maroc depuis  plus de sept ans, ont été interdites lundi d'entrer au Maroc, a-t-on appris  mardi de responsables sahraouis en France.

Les deux avocates, du barreau de Paris, qui avaient défendu les militants  sahraouis lors des audiences de leur procès en appel, entre janvier et mai  2017, à la Cour d’appel de Rabat-Salé, ont voulu rendre visite à leurs  clients suite à des informations faisant état des mauvais traitements  qu’ils auraient subis en prison.

Dix-neuf militants sahraouis, rappelle-t-on, ont été lourdement condamné  le 19 juillet 2017, au terme de ce procès où les seules preuves présentées  restent des aveux signés sous la contrainte.
Les prisonniers politiques  sahraouis ont été dispersés dans 7 prisons à travers le territoire  marocain.
Un fois arrivées lundi soir à l’aéroport de Casablanca, la police des  frontières n’a pas voulu laisser les deux avocates rentrer.

Elles ont été  interpellées à la descente de leur avion par des agents en civil "qui ne  leur ont donné aucune décision motivée ni explication", a-t-on indiqué.

L'Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique  (AARASD), qui a réagi mardi dans un communiqué parvenu à l'APS, a dénoncé  "ce mépris du droit", qualifiant cette "rétention dans droit" de  "surprenante".

"Il s’agit typiquement d’une rétention sans droit, surprenante quand on  sait qu’il existe une Convention d’entraide judiciaire entre le Maroc et la  France", a-t-elle expliqué, indiquant que les deux avocates ont été  retenues toute la nuit à Casablanca et qu’elles devraient être expulsées  par un prochain avion vers Paris.

"Nous dénonçons ce mépris du droit par les autorités marocaines et  demandons aux autorités françaises qu’elles fassent tout pour que les  avocates Ingrid Metton et Olfa Ouled retrouvent la pleine liberté d’exercer  leur métier, dans le cadre de la Convention qui lie le Maroc et la France",  a conclu l'AARSD.

Un collectif international de 17 avocats avait interpellé, en novembre  dernier, le Premier ministre français Edouard Philippe ainsi que ses  ministres sur les conditions de détention "alarmantes " des prisonniers  politiques sahraouis.

Dans un appel, les avocats français, belges, espagnols, italien et  allemands, avaient indiqué que l’état de santé de plusieurs des prisonniers  politiques sahraouis détenus aux Maroc est "très préoccupant", parce qu’ils  ne reçoivent plus, selon eux, les traitements médicaux adaptés à leurs  pathologies.

Les prisonniers "sont aujourd’hui encore soumis à de traitements inhumains  et dégradants de la part des geôliers marocains", avaient-ils fait savoir  précisant que plusieurs d’entre eux sont détenus avec des prisonniers  "violents" et craignent pour leurs vies.