Belgique : L'arrêt de l'immigration entrainerait une augmentation du coût du vieillissement de la population

Publié par DKNews le 14-02-2018, 15h55 | 24

Un arrêt de l'immigration vers la Belgique entrainerait une augmentation du coût du vieillissement de la population, selon le Bureau fédéral du plan qui chiffre cette hausse à  28,5% du Produit intérieur brut (PIB) en 2040.Cet organisme chargé de réaliser des études et des prévisions sur des questions de politique économique, sociale et environnementale estime le surcoût, par rapport à un scénario de référence qui table sur un afflux migratoire annuel de 20.000 personnes, à 0,2%  en 2040 et à 0,5% en 2060.

Le surcoût lié au vieillissement de la population belge résulterait d'une "moindre progression du PIB, consécutive à un amoindrissement de la population active", explique le Bureau du plan qui évalue le coût supplémentaire engendré par le vieillissement à 3,2% du Produit intérieur brut (PIB) en 2040 et 2,3% du PIB en 2060. Autrement dit, le coût du vieillissement, qui était en 2016 de 25,3% du PIB passerait à 28,5% du PIB en 2040 avant de se tasser à 27,6% en 2060.

D'ailleurs, un gel immédiat de l'immigration vers la Belgique entrainerait une diminution de la population belge de 400.000 personnes à 10,8 millions en 2060, prévient le Bureau du plan dans ses projections.

Un chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales de l'Université catholique de Louvain (UCL), Frédéric Docquier a assuré dernièrement que  l’immigration, en particulier la vague de demandeurs d’asile observée en 2015 et 2016, n’engendre pas les coûts économiques redoutés par les Belges. 

Mieux encore, cette crise migratoire pourrait, selon lui, "représenter une opportunité pour la Belgique", mais à condition de l’encadrer au mieux en facilitant l’intégration économique et sociale des demandeurs d’asile.

Ce chercheur a préconisé d' "accorder rapidement aux migrants le droit de travail et d’organiser des formations professionnelles et de langue" et d’agir au niveau de la population locale belge en l’informant d’avantage sur les effets fiscaux et les complémentarités qui existent entre travailleurs natifs et immigrés. Pour ce chercheur, les enjeux sociétaux de l’intégration sont également importants.

"Les pratiques discriminatoires, l’intolérance et le racisme conduisent les immigrés à se ghettoïser et à rejeter les normes et valeurs de leur pays d’accueil. Alors qu’une meilleure gestion des différences permettrait sans doute de maximiser les complémentarités et les gains de la diversité", a-t-il estimé.