Zimbabwe : Nouvelle ère politique, Mnangagwa nommé président par intérim

Publié par DKNews le 22-11-2017, 16h15 | 18

Le Zimbabwe est entré dans une nouvelle ère politique suite à la démission de Robert Mugabe après 37 années passées à la tête du pays, qui s'apprêtait mercredi à ouvrir le chapitre Emmerson Mnangagwa, nommé conformément à la Constitution du pays président de la République par intérim jusqu'à l'organisation de nouvelles élections prévues en 2018. 

Après son éviction le 6 novembre au terme d'un bras de fer avec la première dame Grace Mugabe qui lui disputait la succession, le vice-président Emmerson Mnangagwa s'impose, par la force des dispositions de la Loi fondamentale du pays, comme président par intérim et succède à Robert Mugabe. 

Longtemps considéré comme «le dauphin naturel» du président démissionnaire, M. Mnangagwa, 75 ans, a quitté l'Afrique du Sud et il est de retour dans son pays. 

Sa nomination a été officialisée mercredi par le président du Parlement et doit assurer la présidence en période transitoire jusqu'à l'organisation de nouvelles élections, soit durant 90 jours. 

Un des défis auquel il devra faire face sera de prouver ses capacités d'apporter le changement souhaité par le peuple zimbabwéen. 

«J'aspire à rassembler tous les Zimbabwéens pour inaugurer une nouvelle ère pour la reconstruction du pays», avait-il déclaré. 

Ce n'est pas, dit-il, «la mission de la seule Zanu-PF (Union Nationale Africaine du Zimbabwe, le parti au pouvoir), mais celle de l'ensemble de la population». 

Dimanche, la Zanu-PF l'a désigné comme candidat à la présidentielle de 2018 et l'a porté à sa tête, là encore en remplacement de M. Mugabe, qui dirigeait le pays depuis l'indépendance, en 1980. 
L'armée, hostile à l'ascension de la Première dame, était intervenue dans la nuit de 14 au 15 novembre, prenant le contrôle du pays sans incident. 

En plus de la menace de destitution, les militants lâchaient un à un, le président Mugabe (93 ans), le plus vieux dirigeant en exercice au monde. Sa démission, a suscité des scènes de liesse dans tout le pays, tandis que l'armée avait appelé les Zimbabwéens à «la plus grande retenue» et au «respect de la loi». 

Cap sur la construction de l'avenir du pays 

Les derniers développements au Zimbabwe, ont suscité l'optimisme au plans régional et international. 

Ainsi, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a déclaré dans un communiqué que la décision de M. Mugabe «restera dans l'histoire comme l'acte d'un véritable homme d'Etat, qui ne peut que renforcer l'héritage politique du président Mugabe». 

L'organisation panafricaine «reconnaît que le peuple zimbabwéen a exprimé le souhait d'un transfert de pouvoir pacifique de telle sorte que l'avenir démocratique du pays soit sauvegardé», poursuit le communiqué. 

«La décision du président Mugabe de démissionner ouvre la voie à un processus de transition qui appartient et est dirigé par le peuple souverain du Zimbabwe», a ajouté la Commission, faisant état de la disponibilité de l'UA a apporter «son soutien entier au peuple du Zimbabwe et à ses dirigeants dans la période à venir». 

De son coté, le Secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a déclaré avoir «pris note» de l'annonce de la démission de M. Mugabe, appelant tous les Zimbabwéens au «calme et à la retenue». 

Le Secrétaire général de l'Onu a appelé également les dirigeants du monde à «être attentifs à leurs peuples», ajoutant que cette règle doit être «suivie partout dans le monde».  De son côté, Washington y voit «une opportunité historique» au Zimbabwéens d'«emprunter une nouvelle voie et en finir avec l'isolement de leur pays». 

Quant à la la Première ministre britannique, Theresa May, elle a déclaré que la démission du président Mugabe offrait au Zimbabwe l'occasion de forger «une nouvelle voie», constatant que le peuple zimbabwéen avait montré qu'il souhaitait des élections libres et équitables et la possibilité de reconstruire l’économie du pays.

Elle a également affirmé que le Royaume-Uni - ancienne puissance coloniale - aiderait le pays à construire l'avenir qu’il mérite . 

La Chine, important partenaire du Zimbabwe, a, pour sa part, rendu hommage au doyen des chefs d'Etat de la planète et promis de poursuivre sa coopération avec le pays africain. Le Zimbabwe qui se trouve dans une situations difficile conserve des atouts tels que ses infrastructures et un sous sol riche.