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Crise syrienne : Discussions autour du processus politique sur fond de victoire sur le terrorisme

Publié par DKNews le 21-11-2017, 16h59 | 33
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Le président syrien, Bachar al-Assad, et son homologue russe, Vladimir Poutine, ont discuté lundi soir à Sotchi des étapes à venir dans le processus de règlement politique de la crise syrienne à deux jours d'un sommet tripartite Russie-Iran-Turquie consacré à préparer l'établissement d'un Congrès pour le dialogue national syrien au moment où les opérations militaires contre les groupes terroristes en Syrie "touchent à leur fin". 

Lors de la rencontre entre les deux dirigeants dans la station balnéaire de Sotchi en présence d'un nombre de hauts responsables politiques et militaires russes, selon l'agence de presse syrienne Sana, le président Poutine a félicité al Assad pour "les succès réalisés en Syrie dans la lutte contre le terrorisme", affirmant que le peuple syrien "s'approche de la victoire sur les terroristes". 

Les deux hommes se sont vus pour coordonner leurs positions à l'approche du sommet trilatéral des présidents russe, iranien et turc mercredi à Sotchi consacré à préparer l'établissement d'un Congrès pour le dialogue national syrien, au moment où les opérations militaires conjointes contre les terroristes en Syrie "touchent à leur fin", avec des "efforts tournés désormais vers le processus politique", a annoncé mardi le Kremlin. 

Le congrès national doit rassembler le gouvernement et l'opposition, ainsi que tous les groupes ethniques et religieux du pays pour oeuvrer au processus de paix en Syrie. 

Au total, 33 organisations, dont des groupes d'opposition basés à Damas, le Caire, Ryadh, Istanbul, Paris, Genève et à Madrid, ont été invitées à prendre part à l'événement, à l'initiative du président Poutine, avait annoncé précédemment le ministère russe des Affaires étrangères. 

Sommet tripartite Russie-Iran-Turquie sur la Syrie 

La réunion entre al Assad et Poutine s'est tenue, à deux jours d'un sommet tripartite Russie-Iran-Turquie visant à trouver un règlement politique à la crise en Syrie. 

Le sommet réunira à Sotchi les présidents russe, turc et iranien pour la première d'une série de réunions internationales visant à relancer le processus de paix en Syrie maintenant que l'armée syrienne a pris l'avantage face aux factions de l'opposition armée et aux groupes terroristes opérant en Syrie, tel que "Daech". 

La réunion tripartite a été précédée dimanche par une rencontre des ministres russe, iranien et turc des Affaires étrangères, à Antalia en Tuquie pour parler de la Syrie. 

La Russie est parrain avec l'Iran et la Turquie des négociations de paix sur la Syrie, à Astana, réunissant sept fois cette année le gouvernement et l'opposition syriens dans la capitale kazakhe. 
Moscou et Téhéran ont réussi dans ce cadre à mettre en place des "zones de désescalade" dans les régions d'Idleb (nord-ouest), de Homs (centre), dans la Ghouta orientale, près de Damas, ainsi que dans le sud. 

Ces mesures ont permis d'abaisser la tension sur le terrain mais Moscou cherche désormais à trouver un débouché politique à ce processus qui s'est jusqu'à présent concentré sur les questions militaires. 
Certains médias se sont penchés sur la réunion tripartie qui mettrait en évidence l'"incapacité de la stratégie américaine" en Syrie, estimant que "le sommet de Sotchi est un pas diplomatique important qui déboucherait sur des décisions primordiales et des évolutions majeures dans la région". 

Moscou, Téhéran et Ankara ont opté, pendant l'année dernière, pour des démarches et mesures coordonnées, au grand dam de Washington et leur réunion à Sotchi transmettra des "messages symboliques à la Maison Blanche: les Etats-Unis seront niés et l'époque post-Daech sera décidée par les puissances régionales", selon ces médias. 

Du côté de l'opposition syrienne, Riad Hijab, à la tête du Haut comité des négociations qui représente l'opposition aux négociations pour la Syrie, a démissionné lundi, deux jours avant une conférence en Arabie saoudite pour former une nouvelle équipe en vue des pourparlers qui se tiendront à partir du 28 novembre à Genève, sous l'égide de l'ONU. 

Congrès national syrien, la constitution syrienne en ligne de mire 

L'examen d'une constitution syrienne amendée devrait constituer une question prioritaire dans l'agenda du Congrès du dialogue national syrien prévu décembre prochain à Sotchi, a indiqué le représentant permanent de la Russie au sein du bureau de l'ONU à Genève, Alexei Borodavkin. 

Alexei Borodavkin a également exprimé l'espoir que le Congrès du dialogue national puisse produire "des résultats positifs", soulignant que la convocation de ce rendez-vous "ne contredit pas la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies sur le règlement syrien et ne constitue pas un +rival+ au processus de Genève". 

Samedi dernier, l'ambassadeur syrien en Russie, Riyadh Haddad, avait indiqué que les préparatifs pour la tenue du Congrès du dialogue national syrien avançaient bien", et qu'il espérait que cet évènement "pourra faire avancer le règlement politique de la crise" en Syrie. 

La crise syrienne a commencé en mars 2011 et les pourparlers sur son règlement ont lieu à Astana et à Genève. 

De nombreuses initiatives ont été prises en vue de parvenir à un règlement pacifique au conflit, mais elles on toutes achoppé sur "le sort du président Bachar al-Assad".

La crise impliquant les forces gouvernementales et des factions armées de l'opposition, s'est militarisées avec le temps avec l'apparition de groupes terroristes et l'implication de puissances régionales et internationales, faisant depuis 2011 plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés, selon des estimations de l'Onu. 

Début 2016, trois rounds de négociations indirectes entre gouvernement syrien et groupes de l'opposition --les parties syriennes ne discutant pas directement entre elles-- se tiennent à Genève, sous la supervision de l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura. 

Toutefois, les discussions bloquent sur les modalités d'une transition et se heurtent, sur le terrain, à des violations d'une trêve initiée par les Etats-Unis et la Russie. 

En mars, mai et juillet 2017, quatre autres séries de pourparlers indirects sont organisées, sans résultat. Un nouveau cycle doit se tenir à partir du 28 novembre à Genève sous l'égide de l'ONU. 

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