Monde

Conditions de travail en France : L’addiction, un remède aux pressions ?

Publié par Cherbal E-M le 20-11-2017, 15h33 | 27
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Avoir un emploi,   pouvoir s’insérer dans  le luxe du fameux triptyque métro-boulot-dodo, n’est pas donné à tout le monde, notamment dans des pays où le chômage connait des courbes ascendantes, comme la France. Tout un chacun aspire à réussir son  intégration sociale par le travail comme facteur de reconnaissance et de valorisation par ses pairs et  la société.

Mais cela n’a pas que de bonnes facettes, tant le travail constitue de nos jour une source de pression et de stress qui rend sa pratique difficile, voire intenable pour un grand nombre de personnes. Plusieurs explications à cela, notamment une division du travail de plus en plus pointue, exigeant du travail un rendement exemplaire.

Des contraintes endogènes, propres à tout milieu professionnel qui font reposer sur les épaules de l’employé une charge de plus en plus dure et difficile à supporter. Tout ceci, fait que le travailleur est soumis à des conditions de pression qui poussent beaucoup d’entre eux à aller chercher des solutions dans le phénomène de l’addiction, ou comme l’ont intitulé des chercheurs français,  du dopage. ‘’ Vie de bureau.

Ces salariés qui se dopent pour tenir le rythme’’, est le titre d’un papier mis en ligne le 14 juin dernier par le site du journal français www.ouest-france.fr, dans lequel le sujet est traité à la faveur notamment de  la parution d’un ouvrage  en avril 2017, intitulé ‘’Se doper pour travailler’’.

L’œuvre a été réalisée  par une équipe de chercheurs pluridisciplinaire animée par trois universitaires : Renaud Crespin, politiste, sociologue, maitre de recherche au CNRS, Dominique Lhuilier, professeure émérite sur  de travail et de développement à paris, et Gladys Lutz, doctorante en psychologie du travail à Paris.

«Du fait des transformations du travail (intensification, individualisation, précarisation…),nombreux sont ceux qui utilisent des substances psychoactives pour être en forme au bureau, traiter des symptômes gênants ou encore pour se détendre après une journée difficile, écrit en présentation de l’ouvrage le site de l’éditeur, www.editions-eres.com, ajoutant que, par ce travail,  « les auteurs, universitaires, chercheurs, syndicaliste et acteurs du soin et de la  prévention s’attachent à comprendre les fonctions de ces consommations en milieu de travail. »

Le sujet du dopage au travail reste ‘’tabou en France’’ reconnaissent les chercheurs qui tendent à démonter qu’il touche tous les secteurs d’activité et notamment, ceux « où le marché de l’emploi est en tension, du côté de l’offre et du rythme à tenir », explique l’un d’eux cité par le site du journal français.

Sur l’usage de la notion de dopage, au lieu de ‘’drogues’’, certains auteurs de l’étude ont avancé l’idée qu’en recourant à de telles substances, le « salarié trouve de quoi s’anesthésier, se stimuler, récupérer voire s’intégrer dans la convivialité d’un groupe professionnel. C’est pourquoi l’on peut comparer cela au dopage sportif», argumente-t-il sur sudouest.fr  

En matière de motivations avancées par  les travailleurs compris dans le panel de l’étude,  Gilles Amado, professeur de psychosociologie, a retenu comme principales attentes, celles  « de bien-être, voire de toute puissance et tout cela au service de la valeur suprême de la performance», lit-on sur ce site.

Les chercheurs ont par ailleurs souligné que la pratique du dopage n’obéit pas  au seul plaisir du consommateur, et ne constitue pas un acte d’hédonisme pur ; il s’agit d’une consommation, qui, selon eux, destinée à aider le travailleur à tenir au travail avec tout cela implique comme fonctions, ‘’Sociales, anesthésiantes, stimulantes’’.

Devant son incapacité  à agir sur le monde professionnel qui l’entoure et lui impose tant  de pression, le travailleur se renferme sur lui en s’adonnant à ces addictions, dans l ‘espoir, expliquent ces chercheurs     de se transformer,  de se muer lui-même pour pouvoir s’adapter à son milieu.

Pour rappel, le phénomène n‘est pas nouveau en France, où,  une étude de 2012, «  de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé révélait que les consommateurs d'alcool étaient particulièrement présents dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche, avec 16,6 % d'usage quotidien – contre 7,7 % pour le reste de la population », rapporte le site www.vice.com.

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