Cancer : la piste de la chronothérapie personnalisée se précise

Publié par DKnews le 16-09-2017, 15h20 | 24

L’organisme des malades atteints de cancer réagit différemment selon l’heure d’administration du traitement. Des chercheurs de l’Inserm sont finalement parvenus à établir un modèle mathématique capable d’établir l’heure précise pour une tolérance optimale.

La chronothérapie des cancers, découverte il y a une vingtaine d’années par le chercheur Francis Lévi, part du principe que l’efficacité des médicaments peut doubler selon l’heure à laquelle ils sont administrés. "De plus, c’est à cette heure optimale que les médicaments se révèlent aussi jusqu’à 5 fois moins toxiques pour l’organisme", précise l’Inserm.

Cette technique n’était pourtant tout à fait pas au point car il existe d’importantes différences de rythme biologique entre les malades, difficiles à établir. L’équipe menée par Francis Lévi a donc cherché à travailler sur cet aspect de la chronothérapie. "Si, pour 50% des patients l’heure optimale est la même, les 50 % restants sont soit en avance soit en retard sur cette heure", expliquent-ils.

Pour mieux comprendre ces différences, les chercheurs ont étudié la toxicité d’un médicament anticancéreux, l’irinotécan, en fonction de l’heure d’administration chez plusieurs groupes de souris. Ils en ont conclu que l’heure optimale pour une meilleure tolérance au traitement varie jusqu’à huit heures d’un groupe de souris à l’autre. Résultat : les chercheurs ont travaillé sur un modèle mathématique permettant d’établir l’heure précise à laquelle l’irinotécan est le moins toxique pour l’organisme.

La prochaine étape est de valider ce modèle pour d’autres molécules utilisées en chimiothérapie. "Au-delà de l’expression des gènes, ils voudraient aussi trouver d’autres paramètres physiologiques liés à l’horloge biologique permettant de prédire l’heure optimale des traitements pour chaque patient. Ces travaux devraient permettre d’accroître l’efficacité et la tolérance des traitements, mais aussi améliorer considérablement la qualité de vie des malades", conclut l’Inserm.