Selon une étude : La Croix-Rouge et son intervention dans les rites funéraires a réduit la contamination par Ebola

Publié par DKNEWS le 23-06-2017, 14h25 | 31

L'intervention de la Croix-Rouge en incitant  les proches des défunts par Ebola de modifier les rites funéraires  traditionnels (éviter les contacts physiques) a permis de réduire de  manière significative les nouveaux cas de contamination par le virus durant  l'épidémie qui a affecté l'Afrique de l'Ouest entre 2013 et 2016, selon une  étude publiée jeudi.

«L'épidémie qui a fait plus de 11.300 morts et contaminée près de 29.000  personnes - principalement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone -  aurait pu être encore plus meurtrière sans la mise en place de pratiques  funéraires sûres», selon une étude parue dans une publication de la Public  Library of Science (PLoS), le PLOS des maladies tropicales négligées. Dans les rites funéraires traditionnels des pays d'Afrique de l'Ouest  touchés par l'épidémie, les proches du défunt embrassent, lavent ou encore  touchent le corps du mort.

«Les cérémonies sont rapidement devenues «des moments d'extrêmes  contaminations», une seule inhumation pouvant infecter jusqu'à 70  personnes», a expliqué Amanda McCelland, experte en santé auprès de la  Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge (FICR). Les volontaires de la Croix-Rouge envoyés dans les communes affectées ont  impliqué les responsables religieux dans leur démarche, et ont autorisé les  familles à toucher leur proche, munis avec des gants de protection.

D'après l'étude publiée, les quelque 1.500 volontaires de la Croix-Rouge  ont géré près de 47.000 inhumations durant l'épidémie, soit plus de la  moitié de l'ensemble de celles qui ont été pratiquées pendant cette  période. A l'aide d'une modélisation statistique, les chercheurs de cette étude ont  estimé que les volontaires de la Croix-Rouge avaient permis d'éviter entre  1.411 et 10.452 nouveaux cas d'Ebola grâce à la gestion sûre de  l'inhumation des personnes décédées de maladie à virus Ebola. Au début de l'épidémie, «les pratiques funéraires et les inhumations  dangereuses ont causé un grand nombre de cas», a ajouté Amanda McClelland. Fin 2014, l'Organisation mondiale de la santé avait estimé que la  transmission du virus Ebola lors des inhumations avait diminué grâce à la  mise en place d'un protocole sur «les inhumations dignes et sans risques».

Les rites funéraires au cours desquels les proches du défunt et d'autres  personnes sont en contact direct avec la dépouille ont favorisé la  transmission du virus Ebola, qui se propage par transmission interhumaine à  la suite de contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec du sang, des  sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées,  ou avec des surfaces et des matériaux (par exemple, linge de lit,  vêtements) qui ont été contaminés par ce type de liquides.