Choléra en Haïti: Le fonds d'aide aux victimes presque à sec

Publié par DKNEWS le 16-06-2017, 15h21 | 34

Les Nations unies ont lancé mercredi un nouvel appel pressant aux pays membres pour qu'ils financent son fonds d'aide aux victimes du choléra en Haïti, qui est presque à sec. Il était prévu de récolter 400 millions de dollars sur deux ans mais seuls 2,7 millions environ ont été réunis jusqu'ici, a expliqué la secrétaire générale adjointe des Nations unies, Amina Mohammed.

Ces fonds ont servi à lancer trois projets communautaires ou de développement dans le pays, pour un coût total de 2,5 millions, et il ne reste plus dans le fonds qu'un peu plus de 183.000 dollars, a-t-elle précisé devant l'assemblée générale. «Aucune nouvelle contribution n'a été reçue» depuis fin avril. Seuls sept pays ont déjà mis la main au portefeuille: Royaume-uni, Corée  du Sud, France, Liechtenstein, Inde, Sri Lanka et Chili. Le Canada et le Japon ont alloué séparément environ sept millions de dollars pour aider Haïti.

«Sans ressources supplémentaires, le renforcement des efforts pour contrer et maitriser l'épidémie ne pourra pas se poursuivre en 2017 et 2018», a-t-elle averti. «Cela entraînera de nouvelles souffrances et ce serait un revers grave des mesures pour éliminer le choléra en Haïti».
Or malgré une baisse importante des cas suspects, tombés à leur plus bas niveau depuis 2014 (6.762 au 27 mai contre 16.822 en mai 2016), l'épidémie peut reprendre de l'ampleur avec l'arrivée prochaine de la saison des pluies, a-t-elle averti.Le secrétaire général Antonio Guterres, a-t-elle rappelé, a annoncé son intention de «nommer bientôt un émissaire de haut niveau» chargé de lever des fonds et proposé d'utiliser 40 millions de dollars non dépensés par les Casques bleus stationnés en Haïti. Quelque 9.500 personnes sont mortes du choléra depuis le déclenchement de l'épidémie en 2010 et plus de 800.000 auraient été contaminées. L'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait été contraint de présenter des excuses aux Haïtiens lorsque des analyses avaient montré que le choléra avait été introduit dans le pays par des Casques Bleus népalais, dépêchés après le séisme dévastateur de 2010. Amina Mohammed a rappelé cette «responsabilité morale des Nations unies envers la population d'Haïti».

Les Nations unies considèrent cependant ne pas être légalement  responsables de la situation, et invoquent l'immunité diplomatique concernant des poursuites en justice liées à cette épidémie.