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Tipasa : Samia Balistrou, une monitrice de plongée en «guerre» contre la pollution marine

Publié par DKnews le 28-05-2017, 14h32 | 204
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Elle s’est imposé d’emblée comme ambassadrice   de la mer. Samia Balistrou, une monitrice de plongée à Tipasa, défend la   virginité des fonds marins, portée en cela par un amour fou et parfois   démesuré pour la mer dont elle exploite les secrets depuis plus de trois   décennies.

L’histoire de cette jeune quinquagénaire (55 ans), - première femme en   Afrique à posséder le brevet de plongeur niveau III-, avec la mer a été   difficile, raconte-t-elle dans un entretien à l’APS, soulignant que ses   débuts dans le monde de la plongée sous-marine ne furent pas des plus aisés   car, à l’époque, le domaine était une chasse gardée des hommes,   explique-t-elle.  «Mais j’ai tenu bon», relève non sans fierté cette plongeuse qui est   également spécialiste en environnement, en biologie et en archéologie.  

Outre la «mentalité machiste» ambiante, le manque de moyens et la cherté   des équipements de plongée n’étaient pas non plus faits pour encourager à   la pratique de  e sport, avoue-t-elle, se félicitant, néanmoins, que son   obstination l’ait emporté sur le reste grâce au soutien des autorités   publiques et de quelques bienfaiteurs qui, admet-elle, ont contribué dans   sa propulsion au rang de pionnière de la plongée sous marine en Afrique.  Après un long parcours du combattant, soit après 10 ans de plongée en tant   qu’amatrice, durant une époque des plus difficiles qu'a vécu l'Algérie, la   décennie noire, Samia Balistrou a pu fonder son premier club de plongée en   1997. 

Cette monitrice hors pair a formé des dizaines de plongeurs   professionnels, en plus de milliers d’amateurs de plongée, entre citoyens   modestes, marins, diplomates et hauts cadres (algériens et étrangers).

Cet amour démesuré pour la mer l’a mené sur les sentiers escarpés de   défense des fonds marins qui lui a attiré, de son aveu, moult problèmes.

Mais qu’à cela ne tienne, l'infatigable aventurière écume les plages et   ports de Tipasa, semant conseils et recommandations, tout en intervenant,   quelques fois, p ur mettre le holà aux comportements nuisibles constatés   contre l’environnement marin, cher à son c£ur.  Mme Balistrou ne manque pas, à cet effet, de dénoncer le comportement   irresponsable de certains pêcheurs, qu’elle a cité parmi les causes   principales de la pollution marine.

Cette lutte acharnée menée au quotidien, depuis plus d’une trentaine   d’années par Samia Balistrou, contre tout ce qui peut porter atteinte à la   mer et à l’environnement marin en général, a valu à cette authentique fille   de la Casbah, une réputation digne des plus grands défenseurs de   l’environnement à l’échelle internationale.

Cette monitrice ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a à coeur,   actuellement, d’ancrer profondément son amour pour la grand bleue dans   l'esprit de la nouvelle génération qu’elle entend former au respect et à la   protection de l’environnement marin, à travers une collaboration étroite   avec l’association Home, pour les activités juvéniles.

«Car éduquer dès   l’enfance est le meilleur moyen de lutter contre certaines mentalités   nuisibles au sein de notre société, lesquelles, se basant sur une vieille   expression populaire, sont convaincues que la mer, dans sa grande étendue,   peut tout charrier», estime-t-elle.  

Et pour cause : chaque plongée dans les fonds lui laisse un goût   inassouvissable car, si les profondeurs marines lui font vivre des moments   de joie inégalée, cette joie est «véritablement gâchée», selon sa propre   expression, par les innombrables déchets qu’elle y rencontre.

Equipements électroménagers (réfrigérateurs, téléviseurs?!), bouteilles en   plastique et verre, vêtements et ustensiles en tous genres, constituent   autant de désagréments rencontrés sur son chemin vers les profondeurs   marines, déplore-t-elle, mais ce n’est pas tout, car le pire de ces déchets   est représenté par les sachets en plastique, qu’elle qualifie de «véritable   hécatombe» pour la mer, quant on sait que des études ont démontré qu’ils   mettent entre 400 à 600 années pour se dissoudre, soutient-elle.

Les sacs en plastique constituent également un danger pour la ressource   piscicole, car ils peuvent être à l’origine de la décimation de la   posidonie, une plante à fleurs sous-marine de la Méditerranée, véritable   réservoir d'oxygène pour les fonds marins, et vivier pour le développement   et la croissance des poissons.

Ce qui expliquerait, selon elle, le recul de   la production piscicole nationale, que les pêcheurs citent à l’origine de   la hausse des prix des produits de la mer.  Heureusement pour elle, cette dame de fer nationale est épaulée, dans son   combat noble, par toute une génération de jeunes férus de la mer, à l’image   de son fils (26 ans), un moniteur comme elle et plongeur hors pair, pour   avoir eu la chance d’avoir connu la joie de la plongée sous marine, alors   qu’il n’avait que trois (3) ans, une première dans ce sport aquatique.

Cette génération de jeunes, formée par ses soins, milite pour un   environnement marin sain et propre et pour une pêche réglementée, mais   surtout contre une mer poubelle, car la mer est vivante, crient-ils à qui   veut les entendre.

C’est dans cette optique, que le club de plongée de Samia Balistrou,   travaille en étroite collaboration avec l’association Home, en vue d’ancrer   l’esprit environnemental chez les écoliers.

L’initiative permettra, cette année, d’offrir une chance à plus d’une   centaine d’écoliers de découvrir les joies de la plongée, avec la sélection   d’une dizaine, parmi eux, comme ambassadeurs de la mer, en leur décernant   un brevet de stage de premier degré.

Pour accompagner cette action de   sensibilisation, menée à tout vent, contre la dégradation de   l’environnement marin et contre une mer poubelle, Samia en appelle à une   stratégie nationale répressive pour mettre le holà à ces atteintes.

Cette fervente défenseuse de la mer ne manque jamais une occasion pour   plaider pour une police de la mer susceptible de mettre fin aux atteintes   quotidiennes contre le milieu marin, soulignant l’importance de son combat,   qui fait l’objet d’un intérêt particulier auprès de l’ONU-Environnement,   qui a lancé une campagne mondiale de lutte contre les déchets marins, le 23   février dernier.

En langage chiffré, la pollution de la mer est causée, à 80 %, par les   rejets terrestres, des cours d’eau et des conduites d’assainissement, outre   le transport maritime et les rejets des activités industrielles, selon   Samia Balistrou, qui les a qualifiés de crimes impardonnables.

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