Syrie : Après neuf mois d'interruption, les pourparlers de paix doivent reprendre à Genève

Publié par DK News le 22-02-2017, 16h59 | 22

Les négociations de paix sur la Syrie sous l'égide de l'ONU, devront s'ouvrir jeudi à Genève pour la quatrième fois, entre le gouvernement et l'opposition afin de discuter de la "transition politique" et mettre fin à six ans de conflit.

Après trois sessions en 2016 qui n'ont permis aucune avancée et une pause de près de dix mois, de nouveaux pourparlers intersyriens doivent reprendre à Genève et porteront sur "la résolution 2254 de l'ONU, feuille de route internationale pour un règlement du conflit", a indiqué l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.

Cette feuille de route prévoit "une gouvernance crédible et inclusive, une nouvelle Constitution écrite par les Syriens, et non par des étrangers, et des élections sous la supervision de l'ONU, incluant les réfugiés syriens", a-t-il souligné. Le chef de cabinet par intérim de M. De Mistura, Michael Contet, a déclaré que la résolution 2254 du Conseil de Sécurité, qui appelle à des "négociations sur le processus de transition politique", restait le fondement des pourparlers de Genève 4 entre gouvernement et opposition. Les négociations verront la participation d'une délégation de l'opposition HCN (Haut comité de négociations) qui sera dirigée par l'avocat Mohammed Sabra, rassemblera un large éventail de groupes de l'opposition politique et de la rébellion et les représentera pour le quatrième round de pourparlers à Genève.

Plus tôt, le représentant de l'ONU, de Mistura, a affiché son optimisme quant à la résolution du conflit par le fait que le cessez-le-feu dans le pays, annoncé en décembre, est globalement respecté, et déclaré que "la crise en Syrie pourrait être réglée cette année". La question du départ du président syrien Bachar al-Assad a été la principale pierre d'achoppement des trois précédentes sessions de négociations de Genève. Damas refuse catégoriquement de discuter de l'avenir du chef de l'Etat, mais est disposé à accepter des élections une fois la paix revenue.

Cependant, le porte-parole de la Coalition nationale de l'opposition, Ahmad Ramadan, a affirmé que "la principale question de cette session sera la transition politique". "La délégation de l'opposition va mettre l'accent sur une proposition visant à former un organe de gouvernance de transition", a-t-il dit.

Avancée de l'armée syrienne
Depuis la dernière session en avril 2016, la situation sur le terrain a toutefois radicalement changé.
Les forces syriennes ont repris Alep, fief de l'insurrection dans le Nord, et l'opposition ne contrôle plus, selon des estimations, que 13% du territoire. Par ailleurs, 40 organisations de défense des droits de l'homme ont appelé mardi les participants à mettre fin aux violations des droits humanitaires dans ce conflit qui dure depuis six ans et a fait plus de 310.000 morts et des millions de déplacés.

"L'un des principaux objectifs des discussions de Genève devrait être de mettre fin aux violations contre les Syriens qui font face aux bombardements, aux attaques chimiques, aux privations de nourriture, aux détentions illégales et à d'autres horreurs", a déclaré Lama Fakih de Human Rights Watch dans un communiqué. Les Nations unies ont fait part lundi de leur inquiétude devant l'intensification des combats dans la région de Damas, à la veille de nouveaux pourparlers de paix sur la Syrie.