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SaharaOccidental-Maroc : L’adhésion du Maroc à l’UA est un « cheval de Troie « pour neutraliser la Rasd, estime le Washington Post

Publié par DK News le 21-02-2017, 16h54 | 50
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L’adhésion du Maroc à l’Union Africaine est un cheval de Troie, destinée à neutraliser la République Arabe sahraouie démocratique (Rasd) au sein de l’UA, a estimé lundi le quotidien américain The Washington Post.

Dans une analyse intitulée « l’Adhésion du Maroc à l’UA n’est elle pas un cheval de Troie ?», le Washington Post affirme que cette adhésion est susceptible de poser des défis en matière de paix à l’organisation panafricaine, alors que cette dernière avait réussi pendant les 14 dernières années à réduire les conflits armés dans le continent et à faire progresser le programme «des solutions africaines aux problèmes africains «.

Rabat «voit son appartenance à l’UA comme une opportunité pour neutraliser l'influence sahraouie au sein du bloc « africain, soutient l’auteur de l’analyse, Hannah Armstrong.
«Les responsables de la Rasd ont décrit la candidature du Maroc (pour adhérer à l’UA) comme un cheval de Troie envoyé pour détruire l’Union africaine», écrit cette spécialiste de l’Afrique du Nord et du Sahel, citant des propos tenus par des responsables sahraouis à ce sujet.

Hannah Armstrong souligne que plusieurs pays africains, comme l’Afrique du Sud, qui soutiennent l'autodétermination du peuple sahraoui se méfient des motivations réelles du Maroc à vouloir rejoindre l’organisation.

Elle explique que le Maroc a usé d’une diplomatie économique à coup de milliards de dollars pour convaincre certains pays favorables à l’autodétermination du Sahara Occidental d’accepter sa candidature à devenir membre de l’Union africaine.
Mais en réalité c’est le Maroc qui tire profit économiquement de son adhésion à l’UA et non pas le continent africain, estime-t-elle.

«L’adhésion du Maroc à l’UA pour laquelle ont voté 39 des 54 membres de l’Organisation devrait renforcer les intérêts économiques du Maroc, y compris ses investissements bancaires, miniers, de construction et d'assurance sur le continent», explique Armstrong. Citant des diplomates et des observateurs africains, l’auteur précise que le vote de l’adhésion du Maroc a été motivé par le besoin de renforcer l’intégration économique du continent.

Il n’a jamais été question de cautionner l’occupation marocaine, la cause sahraouie bénéficie encore du soutien et de l’appui de nombreux pays africains, affirme l’auteur.
«Le vote n'était pas un référendum sur le contrôle du Sahara occidental par le Maroc» . Actuellement de nombreux Etats africains, y compris les poids lourds de l’UA - l'Algérie, le Nigeria et l'Afrique du Sud - soutiennent encore l'autodétermination du Sahara Occidental «, constate-t-elle. Le Washington Post rappelle que l’organisation panafricaine a exercé des pressions sur le Maroc pour l’amener à renoncer à ses revendications fallacieuses sur le Sahara Occidental.

Le quotidien américain souligne à ce propos « le rôle proactif « joué par l’ancienne présidente de la Commission africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma pour relancer le processus de paix onusien, à l’arrêt, et ouvrir la voie à l’organisation du référendum d’autodétermination.
Dlamini Zuma, enchaîne le Washington Post, a nommé le premier envoyé spécial de l’UA pour le Sahara Occidental, Joachim Chissano, qui a pressé le Conseil de sécurité de fixer une date à l’organisation du référendum d’autodétermination et d’étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés. L’Union Africaine, tout comme l’ONU, soutiennent la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui que le Maroc bloque depuis 26 ans, note le quotidien.

Le Maroc, qui a déjà man£uvré pour l’expulsion de la Rasd de l’UA  en semant la division entre les blocs africains régionaux, doit faire preuve de bonne foi pour résoudre le conflit au Sahara Occidental, affirme le Washington Post.
«Cela signifie qu'il appartient à l'Union africaine de démontrer son potentiel de trouver des solutions locales aux problèmes locaux «, a conclu le quotidien américain.


WSRW dénonce la recherche pétrolière illégale effectuée par Glencore au Sahara occidental occupé

L’Observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental, Western Sahara Resource Watch (WSRW) a dénoncé la recherche pétrolière illégale effectuée par la compagnie suisse Glencore au large du territoire occupé du Sahara occidental.

L’Observatoire a souligné dans un communiqué que «Glencore accélère la recherche pétrolière offshore du Sahara occidental occupé», précisant que la compagnie a entrepris «d’autres études sismiques et conclu un contrat renouvelé sur un bloc au large du territoire occupé».
Glencore était déjà impliquée, il y a un an, dans des activités illégales similaires, lorsqu’elle avait signé un accord avec l’occupant marocain en 2016, est-il souligné.

WSRW rapporte également que le navire d’étude sismique à haute capacité, le BGP Prospector, détenu par une filiale de la compagnie pétrolière chinoise CNPC, a entrepris des études sismiques au large de la côte d’El-Ayoun occupée, la capitale du Sahara occidental et qu’il avait deux fois auparavant, entrepris des études similaires.

L’exploration illégale se fait sur le bloc Foum Ognit, exploité par New Age Energie, et dans lequel Glencore détient une participation de 18,5%.
Citant des illustrations de l’office marocain des hydrocarbures et des mines, l’ONHYM, l’Observatoire précise que «l’étude a lieu sur le bloc n°176», ajoutant que «c’est la deuxième série d’études sismiques sur le bloc Foum Ognit.»

En 2014-2015, la société sismique norvégienne SeaBird Eploration a entrepris une étude sur la même zone. La société avait par la suite résilié son contrat avec le Maroc, lorsqu’elle avait compris que ses activités étaient illégales.

La société norvégienne avait reconnu avoir fait «une erreur» et a dit se sentir «très inconfortable d’avoir contribué à soutenir une puissance d’occupation».
WSRW rappelle que le Sahara occidental est sous occupation marocaine depuis 1975, et par conséquent, toute exploration de son pétrole est un «viol» au droit international.

«Aucun Etat au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. L'ONU a condamné l'occupation du Maroc. La Cour Internationale de Justice a déclaré que le Maroc n'a aucun droit sur cette terre, et même la Cour de Justice de l’Union Européenne interdit l’exploitation de ses ressources», précise encore l’observatoire.

Il est relevé qu’en septembre 2016, l’ONG danoise Afrika Kontakt, avait mis Glencore sur la liste noire des opérations illégales au Sahara occidental.

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