Irak : Les forces irakiennes poursuivent leur offensive pour reconquérir l'ouest de Mossoul

Publié par DK News le 20-02-2017, 19h46 | 21

L'offensive des forces irakiennes pour reprendre à l'organisation terroriste autoproclamée "Etat islamique" (Daech/EI) la partie ouest de Mossoul est entrée hier dans sa deuxième journée, après la reconquête la veille de positions au sud de la ville.

L'offensive pour reconquérir la ville, contrôlée par Daech depuis deux ans et demi, a commencé il y a 4 mois. Depuis quelques semaines les combats s'étaient calmés avec l'annonce du contrôle de l'intégralité de la rive est de Mossoul.

Dimanche, la police fédérale ainsi que l'armée irakienne ont dit avoir repris une dizaine de villages aux abords de la deuxième ville d'Irak. L'avancée sera plus complexe une fois dans la zone urbaine.
Au deuxième jour de l'offensive sur la grande ville du nord, "les forces fédérales ont repris leur avancée (...) Nos canons visent intensément les défenses de Daech", a annoncé le chef de la police fédérale Shaker Jawdat.

Les forces progouvernementales avaient déjà repris dimanche aux terroristes une quinzaine de villages dans une zone désertique au sud de Mossoul, sur le chemin menant à l'aéroport, selon des commandants sur place.

La conquête de cet aéroport, qui ne fonctionne plus, et d'une ancienne base militaire adjacente ouvrirait la voie à un assaut sur la périphérie sud-ouest de Mossoul, à proximité des rives du Tigre, le fleuve qui coupe en deux cette ville qui avait été conquise par l'EI en juin 2014.
Les terroristes ont établi une ligne de défense renforcée au nord de cet aéroport. Elle protège notamment la vieille ville, au coeur de Mossoul, une zone densément construite où les véhicules blindés de l'armée irakienne auront du mal à se déplacer.

C'est le Premier ministre irakien Haider al-Abadi qui avait donné dimanche le signal pour "libérer" la partie occidentale, 26 jours après la reprise "totale" de l'est de Mossoul dans le cadre d'une opération de grande envergure lancée le 17 octobre.

En chassant l'EI de Mossoul, Baghdad espère porter un coup fatal au groupe Daech qui avait proclamé en 2014 un "califat" à cheval sur l'Irak et la Syrie.
Des milliers de civils assiégés, situation humanitaire inquiétante
Les organisations humanitaires s'inquiètent du sort des plus de 700 mille civils qui seraient toujours à l'intérieur de la partie ouest de Mossoul, dont 350 mille enfants. pour l'heure aucune infrastructure humanitaire n'a été construite au sud-ouest de cette ville.

La majorité des civils devra tenter d'éviter les combats tout en restant dans la ville. Alors que l'offensive sur l'ouest de Mossoul était lancée dimanche, plusieurs attentats suicides ont eu lieu dans la partie est de la ville sous contrôle de l'armée irakienne.

Assiégés depuis des semaines, les quelque 750.000 habitants de l'ouest de Mossoul vivent dans des conditions difficiles: pénuries d'eau et d'électricité, manque de nourriture et hausse des prix.
"Des couloirs d'évacuation sécurisés pour les civils doivent être établis aussi rapidement que possible", a insisté Maurizio Crivallero, le directeur Irak de l'ONG britannique Save the Children.
"Les enfants sont devant un choix macabre dans la partie ouest de Mossoul: ils doivent choisir entre les bombes, les combats et la faim s'ils restent et les exécutions et les tirs de snipers s'ils essaient de fuir", a ajouté M. Crivallero.

"Les forces irakiennes et leurs alliés, dont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, doivent tout faire pour protéger ces enfants et leurs familles" qui "commencent à manquer de nourriture, d'eau et de médicaments", a-t-il ajouté.

Les forces irakiennes ont exhorté les habitants à se cloîtrer chez eux, lors du lancement dimanche l'offensive pour "libérer" l'ouest de Mossoul, une bataille qui s'annonce difficile pour déloger l'EI de son dernier bastion en Irak.
La violence des combats qui s'annoncent inquiète l'ONU, qui veut établir rapidement de nouveaux camps dans l'éventualité d'un exode, selon Lise Grande, sa coordinatrice humanitaire en Irak.