Gambie : Yahya Jammeh cède le pouvoir et s'exile en Guinée équatoriale

Publié par DK News le 22-01-2017, 18h43 | 32

La situation en Gambie semble se stabiliser après que l'ex-président Yahya Jammeh ait accepté de céder le pouvoir au président élu Adama Barrow, et quitté son pays samedi soir pour s'exiler en Guinée équatoriale, mettant fin à six semaines de crise politique.

Dans une déclaration lue en son nom samedi soir sur la télévision d'Etat GRTS, l'ex-président a souhaité «bon vent» à son successeur Adam Barrow, élu le 1er décembre mais dont il avait contesté la victoire après l'avoir félicité dans un premier temps.

Il a invité «le président Barrow à rentrer immédiatement» pour exercer ses fonctions «de président, chef de l'Etat, chef de l'armée».
A la demande de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Adama Barrow est accueilli depuis le 15 janvier à Dakar, au Sénégal voisin, où il a prêté serment jeudi dans l'ambassade gambienne.

Le nouveau président gambien a annoncé samedi son retour imminent en Gambie, dès que la situation sécuritaire sera rétablie. «Comme Yahya Jammeh a officiellement démissionné de son poste. Je vais revenir dans mon pays», a-t-il twitté.

Un «bain de sang» évité
Ce départ a été obtenu à l'issue d'une médiation africaine conduite par les présidents mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et guinéen Alpha Condé, mandatés par la Cédéao.
Avec ce compromis trouvé vendredi, la transition politique en Gambie s'est faite sans grabuge.
Dans un communiqué, le président guinéen Condé «s'est félicité de l'issue heureuse de la crise en Gambie, qui a permis par le dialogue d'éviter un bain de sang».

Dans une déclaration commune publiée peu après le départ de l'ex-président, la Cédéao, l'Union africaine (UA) et l'ONU ont annoncé garantir les droits de Yahya Jammeh, y compris à revenir dans son pays, saluant sa «bonne volonté» pour parvenir à un dénouement pacifique de la crise.
Les trois organisations s'engagent à oeuvrer auprès du gouvernement gambien pour qu'il «garantisse la dignité, le respect, la sécurité et les droits» de M. Jammeh, «en tant que citoyen, chef de parti et ancien chef de l'Etat».

Ces assurances s'étendent également à «sa famille immédiate, les membres de son administration, les responsables gouvernementaux et de la sécurité, ainsi que les partisans de son parti», selon le communiqué.
La Cédéao, l'UA et l'ONU s'engagent à veiller à ce que le gouvernement gambien n'adopte aucune mesure législative qui porterait atteinte à ces garanties et lui enjoignent de s'assurer qu'il n'y ait «ni intimidation ni harcèlement ou chasse aux sorcières visant d'anciens membres ou partisans du régime».

Depuis l'éclatement, le 9 décembre, de la crise née du refus de Yahya Jammeh de céder la place à Adama Barrow, de multiples initiatives ont été prises pour le faire changer d'avis, notamment par la Cédéao.
Peu après la prestation de serment d'Adama Barrow, jeudi après-midi, la Cédéao avait fait entrer des troupes de plusieurs de ses pays en territoire gambien. Ce déploiement avait ensuite été suspendu pour donner des chances à la nouvelle médiation.
Selon la déclaration commune Cédéao-UA-ONU, il sera mis fin aux opérations militaires et la Cédéao «poursuivra la résolution pacifique et politique de la crise».