Flottille internationale déroutée de Ghaza par Israël : Une opération qui relève du "terrorisme d'Etat"

Publié par DKNews le 07-10-2016, 16h45 | 63

Les Palestiniens ont vivement dénoncé l'interception mercredi soir par la marine israélienne du "bateau des femmes" qui tentait de briser le blocus imposé à la bande de Ghaza depuis plus de dix ans, dénonçant une opéraion qui relève du "terrorisme d'Etat". Selon le mouvement de résistance palestinien Hamas qui contrôle Ghaza depuis juin 2007, l'opération de la marine israélienne relève du "terrorisme d'Etat".

Pour sa part, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a par la voix de son numéro 2 Saëb Erekat, dénoncé une "agression israélienne" appelant à la libération des passagères qui rappellent qu'"il est temps de transformer les déclarations d'intention en actes concrets".

L'armée d'occupation israélienne a une nouvelle fois intercepté un bateau qui tentait de briser le blocus de Ghaza et escorté les 13 femmes à son bord jusqu'au port israélien d'Ashdod, les empêchant de rallier l'enclave palestinienne.

Les passagères, notamment la Nord-Irlandaise Mairead Maguire, prix Nobel de la Paix, sont détenues depuis 03H00 à la prison de Ramlé (centre d'Israël), a indiqué une porte-parole de l'administration pénitentiaire. "Elles y sont en attente d'expulsion".

Deux d'entre elles, des journalistes, "sont parties à l'aéroport", a pour sa part déclaré Sabin Haddad, porte-parole de l'Autorité de la population et de l'immigration. Les autres seront gardées en détention 96 heures avant d'être expulsées, sauf si elles décidaient de partir avant, a-t-elle dit.

De l'étudiante à la septuagénaire, ces 13 femmes venues d'Afrique du Sud, de Nouvelle-Zélande ou de Malaisie notamment, avaient embarqué en Europe pour tenter de rallier l'enclave palestinienne soumise depuis juin 2006 à un strict blocus terrestre, aérien et maritime imposé par l'occupant israélien.

Leur objectif était de tenter de poser le pied dans l'enclave palestinienne pour attirer l'attention sur le sort de ses 1,9 million d'habitants qui ont subi depuis 2008 trois agressions israéliennes meurtrières.

Il y aura d'autres flottilles

"Nous sommes très déçues pour les Ghazaouis qui nous attendaient, mais nous allons continuer. Tant qu'il y aura un blocus, il y aura des flottilles", affirme Claude Léostic, porte-parole de l'opération, qui avait elle-même pris la mer en 2011 en direction de Ghaza.

"Nous n'avons toujours aucun contact avec les passagères du Zaytouna-Oliva" (le bateau intercepté), a-t-elle dit jeudi matin.

Depuis mercredi après-midi, le contact avait été perdu avec le Zaytouna-Oliva, qui avait auparavant fait des escales à Ajaccio et Messina où l'équipage s'est renouvelé. Peu après, le site internet de l'opération publiait des vidéos tournées avant le départ, dans lesquelles les passagères lancent un appel pour leur libération.

"Mon nom est Ann Wright, je suis ancienne colonel de l'armée américaine et une ex-diplomate américaine. Si vous voyez cette vidéo, c'est que les forces d'occupation israéliennes m'ont kidnappée", y affirme ainsi l'une d'elle.

Les accords d'Oslo, signés entre Israéliens et Palestiniens en 1993, autorisaient les Ghazaouis à naviguer, notamment pour la pêche, jusqu'à 20 milles des côtes. Mais cette distance s'est largement réduite au fil des guerres. Le blocus est venu s'y ajouter en 2006.

Depuis 2008, plusieurs expéditions civiles ont tenté, à chaque fois vainement, de briser le blocus de la bande de Ghaza. En 2010, un assaut israélien sur une flottille s'était soldé par la mort de dix militants turcs à bord du Mavi Marmara, provoquant une grave crise entre Israël et la Turquie