A en croire la ministre de la santé, Marisol Touraine, l’année 2017 sera celle du retour à l’équilibre des comptes de la sécurité sociale ; elle n’est pas peu fière de l’annoncer, lors d’une présentation budgétaire, ce vendredi, avec le secrétaire d’Etat au budget.
C’est une bonne nouvelle pour l’exécutif dont les responsables, notamment François Hollande ont les yeux rivés sur les prochaines échéances présidentielles.
Pour autant, faut-il accorder du crédit aux données présentées par la ministre de la santé ? Peut-on ainsi dire que le quinquennat de François Hollande aura, au moins réussi à stabiliser le trou de la sécurité sociale, en attendant de le faire disparaître ?
Il est vrai qu’à son arrivée à l’Elysée, en 2012, Hollande avait hérité d’un dossier lourd, avec un trou de la sécurité sociale culminant à 17,1 milliards d’euros.
Quatre ans après il est ramené à 3,4milliards d’euros avec une perspective de le réduire, en 2017, à 400 millions. Mais, de l’avis de nombreux observateurs, cette réduction est le fait d’actions entreprises par l’exécutif socialiste, mais aussi par l’ancien président Sarkozy, notamment sa réforme des retraites.
Ceci étant, les indications fournies portent sur le régime général de la sécurité sociale mais omet de mentionner les autres régimes, comme « le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui verse le minimum vieillesse aux personnes âgées disposant de faibles revenus et les cotisations retraite aux chômeurs », souligne le site 20minutes.fr qui ajoute qu’en raison « du chômage élevé, le déficit s’est un peu creusé : il était de -3,4 milliards d’euros en 2012, il sera de -3,8 milliards d'euros en 2017. »
De ce fait, le trou de la sécurité sociale s’élèvera à 4,2 milliards d’euros en 2017, après avoir culminé à 20,8 milliards d’euros en 2011. Mais la ministre de la santé a également omis de parler de la dette de l’Etat français, contractée pour financer les déficits de la sécurité sociale.
Le site du quotidien d’information gratuit français 20minutes.fr indique en effet que « cette dette reste colossale : elle s’élevait, fin 2015, à 156,4 milliards d’euros », avant de préciser que « ce ’’trou’’ est huit fois plus profond qu’en 1996, quand la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) a été créée pour l’éponger ».
Il est admis que le gouvernement socialiste a mis en œuvre une politique qui a été à l’origine de cette baisse du déficit de la sécurité sociale, même si le site 20minutes.fr voit que c’est également le fuit « des efforts considérables des personnels de santé, notamment ceux des hôpitaux, mais également des citoyens, à travers des hausses de taxes et de cotisations et des gels ou baisses d’allocations. »
Pour la suite de son œuvre, l’exécutif français promet d’économiser d’ici l’année prochaine quelques 4 milliards d’euros pour assure un retour à l’équilibre des comtes de la sécurité sociale.
Il ira pour cela puiser dans le médicament, avec un contrôle strict du prix de certains médicaments, et compte encourager le générique. Des efforts seront également demandés pour les personnels hospitaliers qui font déjà entendre qu’ils ont beaucoup donné et qu’ils attendent un retour d’ascenseur.
