Coopération

Ouverture à Nairobi de la 6e Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique : Le développement de l'Afrique passe par un «transfert réel de technologies»

Publié par DKNews le 27-08-2016, 18h09 | 57
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La sixième Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (Ticad), s'est ouverte samedi à Nairobi, avec l'engagement du Japon à investir 30 milliards de dollars (27 milliards d'euros) en Afrique sur les trois prochaines années.

«Je m'attends à ce que la somme s'élève à 30 milliards de dollars», a déclaré M. Shinzo Abe à l'ouverture de la Ticad, précisant qu'il s'agit d'investissements publics et privés. Une trentaine de chefs d'Etat doivent participer à la Ticad, dont les principaux axes de travail sont l'industrialisation de l'Afrique, l'amélioration des soins de santé ainsi que la stabilité d'un continent miné par de nombreuses crises. Y seront également signés plus de 70 protocoles divers et accords commerciaux entre le Japon et l'Afrique.

«Il s'agit d'un investissement qui a confiance dans le futur de l'Afrique», a affirmé M. Abe, selon lequel un tiers de cette somme sera consacrée à l'amélioration des infrastructures africaines. Les 30 milliards de dollars promis par le Japon incluent de nouveaux engagements à hauteur de 21 milliards de dollars ainsi que 9 milliards de dollars provenant de la précédente promesse d'investissements, prononcée trois ans plus tôt lors de la cinquième édition de la Ticad, a expliqué un porte-parole du gouvernement japonais, Yasuhisa Kawamura.

Organisée conjointement par l'ONU, l'Union africaine, la Banque mondiale et le Japon, la Ticad est une opportunité pour l'Afrique d'attirer des capitaux japonais pour accélérer son développement.
Elle est pour Tokyo le moyen de consolider sa position sur le marché africain, notamment en démarquant son offre de celle de son encombrant voisin chinois.

Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de La ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a plaidé samedi à Nairobi en faveur d'un «transfert réel de technologies» devant permettre à l'Afrique de développer son potentiel industriel de transformation de ses ressources naturelles.

Intervenant devant la 6ème conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD), M. Messahel, qui représente le président de la République Abdelaziz Bouteflika à ce sommet, a précisé que le développement du potentiel de transformation des ressources naturelles du continent africain vise à «garantir une forte valeur ajoutée, créer de l'emploi et générer des richesses», «L’Afrique souhaite qu’il soit tenu compte de son ambition d’être un espace économique dynamique pouvant participer activement à l’essor de l’économie mondiale et de ne plus être perçu comme un continent réduit au rôle de simple réservoir de matières premières et de marché commercial et de consommation», a-t-il affirmé.

M. Messahel a souligné que la participation du Japon dans l’effort de développement de l’Afrique «pourrait intervenir, notamment, à travers le financement et la réalisation de projets d’infrastructures nationaux et régionaux structurants tels que définis comme priorités par les chefs d’Etat et de gouvernement africains dans la stratégie en matière d’infrastructures».

Il a rappelé que des projets d’envergure continentale sont soit en cours de finalisation, à l’instar de la route transsaharienne Alger-Lagos, soit dans une phase de maturation avancée comme le gazoduc Nigeria-Algérie et la fibre optique Alger-Abuja, pour lesquels le Japon pourrait apporter sa «précieuse contribution».

Relevant que l'Afrique, à travers le NEPAD et L’AGENDA 2063, s’est dotée d’un mécanisme et d’une feuille de route pour assurer son développement économique et social et prendre part, en tant qu’acteur, aux grandes mutations que connaît le monde, M. Messahel a estimé qu'à ce tire, «le Japon, qui est partenaire privilégié de l’Afrique, peut l’accompagner dans une relation mutuellement bénéfique. «La TICAD représente, à cet égard, l’instrument idoine ayant déjà fait la preuve de son efficacité», a-t-il ajouté.

Le ministre a souligné que l'Algérie souhaite, à cet effet, «la prise en compte d’un certain nombre de principes directeurs pouvant renforcer le processus de la TICAD, en vue de lui faire franchir une «étape qualitative» et lui conférer, dans le même temps, «toute sa dimension stratégique».

Il a cité, dans ce cadre, «l’implication effective de l’ensemble des coorganisateurs et partenaires de manière égale et inclusive», «la prise en compte de l’agenda africain de développement 2063 avec une répartition équilibrée des projets et programmes de développement sur l’ensemble des sous-régions du continent» et «le renforcement des mécanismes de coordination, de suivi et d’évaluation» mis en place pour adapter cette coopération à la stratégie définie en matière de développement par l’Union africaine.

M. Messahel qui s'est réjoui, par la même occasion, de la qualité et du niveau des relations de coopération entre l'Algérie et le Japon, un «partenaire de premier plan», a estimé que la présence d’un grand nombre d’entreprises japonaises dans les domaines aussi variés que les hydrocarbures, l’industrie, les infrastructures et la téléphonie «témoignent de la densité de ces relations».

A travers ces entreprises, le Japon «participe à l’effort de développement de mon pays dans une relation que nous avons voulu mutuellement avantageuse», a-t-il souligné, tout en exprimant son souhait de voir cette coopération «se consolider et s’élargir à de nouveaux domaines».

M. Messahel a saisi cette opportunité pour transmettre aux participants à ce sommet les «chaleureuses salutations» du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui, a-t-il dit, «m’a chargé de le représenter à cette importante conférence pour laquelle il souhaite plein succès».

«Permettez-moi également d’exprimer, au nom de la délégation algérienne, notre sincère gratitude au gouvernement de la République du Kenya pour l’accueil fraternel, ainsi que les marques d’attention qui nous ont été témoignés depuis notre arrivée à Nairobi», a relevé M. Messahel, tout en exprimant ses «sincères remerciements» au gouvernement du Japon pour avoir «initié ce processus (TICAD) en 1993, dans un contexte mondial marqué par la stagnation économique, exacerbée ensuite par une récession économique éprouvant fortement le continent africaine.

Pour M. Messahel, la tenue de la TICAD pour la première fois en terre africaine «témoigne de l’intérêt grandissant de notre continent à s’approprier ce processus de coopération auquel l'Afrique compte prendre toute sa part».


Il est indispensable de plaider ensemble pour une réforme «juste et profonde» du système des Nations Unies

Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a mis l'accent samedi à Nairobi sur la nécessité, pour les pays du continent africain, de plaider ensemble pour une réforme «juste et profonde» du système des Nations Unies, en particulier son Conseil de sécurité.

«Au centre des priorités de notre agenda de coopération multilatérale, il est indispensable que figure la nécessité de plaider, ensemble, pour une réforme juste et profonde du système des Nations Unies, et en particulier de son Conseil de sécurité», a indiqué M. Messahel dans son intervention devant la 6ème conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (TICAD).

«A ce titre, nous avons grandement besoin de l’appui du Japon, à l’instar des autres partenaires de l’Afrique, à notre revendication légitime et fondamentale visant à corriger une injustice historique, en appelant à une représentation équitable au sein du Conseil de sécurité, telle que clairement définie dans le consensus d’Ezulwini», a souligné M. Messahel, qui représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à ce sommet.

«Nous devons également mutualiser nos efforts pour plaider en vue d’une plus grande démocratisation des institutions financières internationales dont les décisions, engageant une grande partie de l’humanité, lui échappent», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, M. Messahel a relevé que «nos pays restent confrontés au fléau du terrorisme international», soulignant que «les événements tragiques qui continuent d’affecter différentes régions du monde nous interpellent sur l’urgence d’une action concertée et d’une mobilisation accrue au niveau international, en vue d’endiguer cette menace qui ne connaît pas de frontières».

«Nous devons nous mobiliser en vue de s’attaquer à ses causes profondes à travers, notamment le tarissement de ses sources de financement et l’adoption de stratégies globales de déradicalisation», a-t-il insisté. Il a rappelé que dans ce contexte particulier, l'Algérie abritera, en septembre prochain, une conférence internationale sur «la démocratie comme vecteur de déradicalisation».

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