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Le professeur Salah Ahmed, gastroentérologue, et le professeur Djamel Benaibouche, chef de service Chirurgie générale au CHU de Bab El Oued, invités du forum de DK News : Cancer colorectal, on en guérit et on s'en immunise

Publié par Said Abjaoui, O. Larbi le 26-01-2016, 21h14 | 4775
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Une maladie au développement silencieux peut nous surprendre désagréablement, même dramatiquement quand il s'agit d'un cancer avancé, plus particulièrement pour ce qui nous intéresse ici, à savoir le cancer colorectal.

C'est d'autant plus dramatique que nous apprenons qu'il est guérissable quand il est dépisté à temps. Cela donne tout le crédit aux appels au dépistage faits par les deux professeurs Salah Ahmed et Djamel Benaibouche, chirurgiens au service chirurgie générale au CHU Bab El Oued.

Les deux professeurs étaient hier les invités du forum de DK NEWS.

Il est évident que la préoccupation des populations, et cela s'est vu à travers les interventions de la presse, sont concentrées autour de quelques questionnements qui semblent les  plus importants.  La plus importante par ordre de priorités. Comment savoir que nous en sommes atteints ? Comment d'abord savoir que nous sommes devenus cancéreux ? Comment savoir qu'il s'agit du cancer colorectal ? Comment le traiter ? Y a-t-il des moyens de le prendre en charge en Algérie même ?

Deux préoccupations principales. Peut-on en guérir ? Peut-on l'éviter ? Guérir de ce type de cancer, s'immuniser contre ce type de cancer. Entre ces deux préoccupations, il y a les symptômes qui nous permettront de prendre des décisions.

Il va falloir poser le diagnostic pour s'engager dans le protocole d'actions décidées par les médecins.

Dans le cas de cette maladie, avant tout passage devant l'acte chirurgical , il y a l'indispensable accord à recueillir du RCP, qui est un conseil inter disciplinaire chargé de donner son avis si tel traitement peut être décidé. Il faut d'abord souligner en réponse à une journaliste que le cancer n'est pas du tout dû à l'apparition d'un virus. C'est un problème de santé publique. Il constitue la deuxième cause de mortalité dans le monde. Toujours dans le monde, on enregistre un million de nouveaux cas par année.

Des symptômes de la maladie sont identifiés. Mais, ils peuvent concerner d'autres maladies, avec perte de poids, fatigue, nausées fréquentes (...), le sang dans les selles (peut concerner les hémorroïdes).

Pris à temps, le dépistage permettra de guérir le cancer colorectal. L'acte chirurgical est un acte de guérison caractérisé par plus de 65% de succès.

Le dépistage doit concerner toutes les populations de plus de 50 ans d'âge. Sont particulièrement incluses comme sujets à haut risque les personnes qui ont des antécédents familiaux car il s'agit de maladies héréditaires. Dans ce cas, la famille entière est concernée par le dépistage par un test génétique.

Les traitements existent en Algérie, les 48 wilayas étant pourvues en chirurgiens. Le seul problème demeure la radiothérapie mais en voie de règlement car beaucoup de centres s'ouvrent dans le cadre du plan national anti-cancer.

Said Abjaoui


Faisabilité d’un dépistage de masse du cancer colorectal

Les professeurs Ahmed Salah, gastroentérologue, Djamel Benalbouche, du service de chirurgie générale au CHU de Bab el Oued, ont mis l’accent sur le peu de chances de prolonger la vie de leurs patients lorsque le cancer colorectal est découvert tardivement.

«Ce cancer est la troisième cause de décès chez les hommes dans le monde et le deuxième chez les femmes (après le cancer du sein). Dans le monde un million de cas nouveaux sont recensés chaque année et 500 000 décès enregis-trés » déclarent-ils.

Si le cancer n'est pas dépisté, des symptômes apparaissent et doivent alerter : grande fatigue, perte de poids, douleurs abdominales, diarrhée,  constipation, sensation d’évacuation incomplète; présence de sang dans les selles.

 

Dépister dès 50 ans

La fréquence du cancer colorectal est plus élevée chez les personnes âgées de 50 ans et plus.

«C’est la cible du dépistage de masse, qui ne présente aucun signe, car ce cancer évolue de manière silencieuse. A cet âge, le dépistage est simple et rapide : une biopsie ou une analyse des selles pour y rechercher des traces de sang, même invisibles à l’œil nu » assurent-ils. Ces examens sont peu coûteux.

 

Dépistage effectif

«En France, le dépistage est fait en associant les services de l’assurance maladie et ceux de l’Institut national du cancer : d’une part, on prend en charge la question de santé publique, donc les soins des patients, et, d’autre part, il y a la réduction de la facture financière et sociale pour les familles et la collectivité », confie le professeur Salah.

En Algérie, « le Plan anti-cancer » initié par le Président de la République a permis la création de Centres anti-cancer dans plusieurs wilayas, la chimiothérapie est assurée, le personnel médical et chirurgical est au niveau requis. La collaboration entre plusieurs spécialistes de disciplines scientifiques est en gros progrès » est-il précisé. «Il n’est pas de wilayas où les médecins, les structures de santé publique, les moyens de diagnostic ne sont pas disponibles ». Ce maillage est un atout pour le dépistage de masse.

Ce qui veut dire que les personnes âgées de 50 ans et plus doivent prendre l’initiative en attendant la mise en place d’une structure nationale d’organisation de ce dépistage pour les personnes de risque moyen, les plus nombreuses qui n’ont pas de manifestations inflammatoires ou des antécédents familiaux. Ces personnes doivent se prêter à un examen génétique qui permettra de prendre en charge tous les membres de la famille.

 

Un cancer colorectal dépisté tôt se soigne mieux

Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent, deuxième cause de décès par cancer. Grâce au dépistage et à l'amélioration des traitements, la mortalité décroît. En effet, plus un cancer est diagnostiqué tôt, plus il se soigne facilement, et plus les chances de survie sont importantes.

 

Coloscopie

Elle permet de visualiser les lésions et d'effectuer des  biopsies. L'analyse de ces prélèvements confirme le diagnostic.

Au début, le cancer colorectal  passe inaperçu faute de symptômes et seul le dépistage proposé entre 50 et 74 ans permet de le détecter » lit-on. Si le test de dépistage du cancer colorectal est positif, cela signifie que du sang a été retrouvé dans les selles. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il s'agit d'un cancer.

 

Equipes médicales

Au vu des résultats des biopsies et tests immunologiques, des coloscopie, l’équipe médico-chirurgicale du CHU composée comme il a été dit de spécialistes et d’oncologues, de chirurgiens décident de la voie à suivre : soit un traitement médicamenteux en service de gastroentérologie, soit une orientation en oncologie médicale, soit, en cas de gravité de l’installation de la maladie, le recours à la chirurgie : « Aucun patient n’est traité sans l’accord de tous les spécialistes »,  affirme le professeur Ahmed Salah.

On retrouve ici, la démarche propre au CHU de Bab El Oued qui fait tout pour que le corps médical s’organise au bénéfice du malade en centre de référence (national), en centres de compétences régionaux ou de wilaya, afin d’assurer la meilleure prise en charge du malade, élever le niveau d’excellence des praticiens et la maîtrise partagée des innovations dans n’importe quelle discipline.

L’intervention des professeurs Salah et Benalbouche est l’expression d’un sens élevé des responsabilités. De plus en plus nombreux sont les maîtres de l’Art qui s’impliquent dans l’information et la vulgarisation scientifique de santé publique.

Les autorités concernées, les caisses de sécurité sociale ont ainsi les éléments pour les accompagner dans l’intérêt de tous.

O. Larbi

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