Palestine-Israël: Nouvelles agressions israéliennes sur Ghaza, le président Abbas appelle à la fin de l'escalade

Publié par DK News le 13-03-2014, 18h00 | 28

L'armée israélienne a lancé ces dernières 24 heures de nouvelles frappes aériennes sur la bande de Ghaza, provoquant la colère des Palestiniens qui ont appelé jeudi l'occupant, par la voix du président Mahmoud Abbas, à l'arrêt de l'escalade dans le territoire assiégé depuis près de huit ans. 

L'armée de l'air israélienne a mené mercredi soir une trentaine de bombardements sur des sites dans la bande de Ghaza, ont indiqué des témoins. Ces agressions n'ont pas fait de victimes dans l'immédiat, a précisé, pour sa part, un porte-parole des services d'urgences de Ghaza, Achraf al-Qoudra. Au lendemain de ces raids, le président Mahmoud Abbas a appelé Israël à stopper son «escalade».

Cité par l'agence de presse officielle palestinienne Wafa, le porte-parole d'Abbas, Nabil Abou Roudeina, a indiqué que le dirigeant palestinien avait exhorté l'occupant à «mettre un terme à son escalade militaire sur la bande de Ghaza assiégée».

En visite en Israël, le Premier ministre britannique, David Cameron a «totalement condamné les attaques de Ghaza», les qualifiant de «barbares», car «visant les populations civiles». M. Cameron ira ensuite dans les Territoires palestiniens où il doit s'entretenir avec le président Abbas.

Les attaques israéliennes sur la bande de Ghaza, soumise à un strict blocus israélien depuis juin 2006, ne connaissent pas de répit. Les agressions de mercredi viennent s'ajouter à une autre frappe lancée la veille par l'aviation israélienne sur l'enclave palestinienne tuant trois Palestiniens. «Une frappe sioniste a fait trois martyrs à l'est de Rafah (sud)», avait indiqué un porte-parole des services d'urgences de Ghaza, Achraf al-Qoudra.

Appel à inclure Ghaza dans le processus de paix

Au moment où Ghaza continue de subir les affres de l'occupation, les chefs de mission de l'Union européenne (UE) à El Qods-Est occupée et à Ramallah en Cisjordanie ont appelé dans un rapport à inclure l'enclave dans tout accord de paix entre Palestiniens et Israéliens. 
«Pour qu'un accord de paix avec Israël prenne corps, il doit inclure Ghaza», ont indiqué les chefs de mission européens qui ont rappelé par ailleurs qu'«Israël porte la responsabilité principale de la situation à Ghaza». 
En décembre, le président américain Barack Obama, dont le pays parraine les pourparlers de paix israélo-palestiniens, avait indiqué qu'un accord de paix ne concernerait probablement dans un premier temps que la Cisjordanie, sans préciser par quel processus il pourrait ensuite s'étendre à la bande de Ghaza.

Les chefs de mission européens ont, en outre, indiqué qu'«il y a un besoin vital de réconciliation intra-palestinienne afin de préserver la solution à deux Etats», ajoutent-ils, en référence à la réconciliation entre le mouvement Fatah et le Hamas, qui contrôle Ghaza depuis juin 2007. 

Le Fatah et le Hamas ont signé en 2011 au Caire, sous médiation égyptienne, un accord de réconciliation pour mettre fin à la division interne.  Mais la plupart des clauses en sont restées lettre morte et les échéances ont été constamment repoussées.

Pas de prolongation des négociations de paix

A Ramallah (Cisjordanie occupée), l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a décidé de ne pas prolonger les négociations de paix israélo-palestiniennes, qui doivent s'achever fin avril prochain. «Notre décision va de pair avec le désir populaire de ne pas étendre les négociations de paix», a indiqué le comité exécutif de l'OLP dans  un communiqué publié à l'issue d'une réunion présidée par le président Abbas mercredi à Ramallah.

Ces déclarations interviennent à une semaine de la visite de M. Abbas à Washington pour des entretiens avec Barack Obama sur les négociations de paix avec Israël. Les Palestiniens demeurent fermement attachés à des négociations de paix avec Israël sur la base de l'initiative de paix arabe lancée lors du Sommet arabe de Beyrouth 2002 et qui comprend entre autres la création d'un Etat palestinien avec El-Qods comme capitale sur les frontières de 1967 et le retour des réfugiés. Ils refusent la reconnaissance d'Israël comme «Etat juif», réclamée par les autorités d'occupation.